Affichage des articles dont le libellé est Pakistan. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Pakistan. Afficher tous les articles

12.06.2022

Pakistan: De nouvelles découvertes importantes à Barikot

La campagne de fouilles à Baizra dans la cité de Barikot, connue sous le nom de ville d'Alexandre, a été lancée par la Mission archéologique italienne en collaboration avec le département d'archéologie. Les chercheurs ont déclaré que les fouilles récentes étaient d'une immense importance car ils ont mis au jour un stupa bouddhiste et un four à poterie.

Pakistan: De nouvelles découvertes importantes à Barikot 
Des archéologues occupés à fouiller le nouveau site de Bazira. Photo: Dawn
 

"L'importance de la fouille est double car nous avons mis au jour un nouveau stupa, appartenant à la période Huna.Le deuxième facteur important est la découverte d'un grand four de production de céramique ainsi que de différentes fosses", a déclaré Alice Caprioli, doctorante à l'Université de Chicago, qui faisait partie de la campagne d'exploration.

Elle rapporte qu'ils ont creusé des fosses où l'argile brute avait été décantée avant d'être utilisée pour la production de céramique. Les fouilles ont eu lieu sur le côté sud de la ville antique où ils ont atteint la période indo-grecque. 

 

Swat est comme un paradis pour les archéologues, en particulier pour ceux qui étudient l'art et l'archéologie bouddhistes ou gandhariens.

"Swat est une région importante où l'on peut trouver divers courants et fractions du bouddhisme, créés ici puis diffusés dans le monde entier. Swat est un lieu fondamental de l'histoire bouddhiste", explique Caprioli. Elle a ajouté que venir à Swat était un rêve pour elle et qu'elle essaierait de revenir encore et encore. 

Des archéologues expérimentés ont déclaré que la découverte de fours à poterie dans la région de Gandharan était très rare car il n'y avait que quelques exemples de ce type de découvertes.

"À Peshawar, un petit atelier de poterie a été fouillé par l'Université de Peshawar appartenant à la période indo-grecque. Ici, nous avons trouvé un plus grand four à poterie daté de la période Saka Parthian, du milieu du premier siècle avant notre ère au début du premier siècle de notre ère", a précisé le Dr Luca Maria Olivieri. Il a ajouté que les archéologues ont également trouvé des pièces de monnaie appartenant à la période indo-grecque et saka parthe. Il a dit qu'en termes de techniques de porterie et de technologie, la découverte du four était très importante, surtout dans cette partie du monde.

Les étudiants de l'Université de Swat et de l'Université de Foscari, en Italie, ont également participé aux fouilles. Nasar Khattak, qui travaillait avec l'équipe en tant que représentant du département d'archéologie, a déclaré que le département avait soutenu la mission archéologique italienne dans la fouille du site: "Nous sommes heureux que la Mission archéologique italienne travaille depuis longtemps à Swat. Le gouvernement provincial et le département d'archéologie l'ont soutenu dans le passé et le soutiendront à l'avenir. La découverte est d'une grande importance et constitue un nouvel ajout au trésor archéologique du Pakistan".


Source:


Derniers articles sur le Pakistan:

1.19.2018

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans

Bien que le symbole "0" nous soit familier, ses origines sont bien plus incertaines. Une récente séries de datations au carbone pourrait réécrire l'histoire des mathématiques car elle repousserait de 500 ans l'apparition du zéro.

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans
La plus ancienne utilisation connue du zéro.  Bodleian Libraries, University of Oxford

Ce nombre apparait dans un ancien texte indien appelé manuscrit de Bakhshali. Il se compose de 70 feuilles d'écorce de bouleau, remplies de mathématiques et de textes en sanskrit. "Cela semble être un manuel de formation pour les moines bouddhistes" rapporte Marcus du Sautoy de l'Université d'Oxford.

Le manuscrit avait été découvert par un fermier en 1881 et a été nommé d'après le village où il a été trouvé, dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan. Depuis 1902, il se trouve la bibliothèque bodléienne de l'Université d'Oxford.

Aujourd'hui, pour la première fois, le manuscrit a été daté au radiocarbone, et cela a immédiatement bousculé certaines croyances. En effet, on pensait qu'il était du 9ème siècle, mais les datations ont révélé que les pages les plus anciennes remontent entre 224 et 383 après JC.

Cela signifie que le manuscrit est antérieur à l'inscription du zéro sur le mur d'un temple du 9ème siècle à Gwalior en Inde, qui était le plus ancien zéro enregistré à ce jour.

Dans le texte il y a des centaines de zéros indiqués par un point. C'est ce point qui deviendra plus tard le symbole avec un trou au milieu que nous connaissons aujourd'hui.

Le point était à l'origine utilisé comme un marqueur de position,  comme lorsque "0" est utilisé dans le nombre 505 pour indiquer qu'il n'y a pas de dizaines, mais il n'était pas encore un nombre à part entière.

L'utilisation du zéro comme marqueur de position est apparu dans plusieurs anciennes cultures, tels que les anciens mayas et babyloniens. Mais c'est le point indien qui a fini par acquérir le statut de vrai nombre, tout d'abord décrit en 628 après JC par l'astronome et mathématicien indien Brahmagupta.

"Certaines de ces idées que nous tenons pour acquises avaient dû être imaginées. Les chiffres étaient là pour compter les choses, donc s'il n'y a rien, pourquoi auriez-vous besoin d'un numéro ?" ajoute du Sautoy.

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans
 Les 70 feuilles en écorce de bouleau qui composent le manuscrit de Bakhshali.  Bodleian Libraries, University of Oxford

Le concept du zéro, à l'origine interdit car hérétique, a finalement été autorisé pour le développement du calcul, et sous-tendre l'ère numérique. "L'ensemble de la technologie moderne est construite sur l'idée de quelque chose et rien" dit-il.

Dans ce document, il a été difficile de le dater car toutes les pages ne datent pas du même jour; il y a près de 500 ans entre les plus anciennes et plus récentes pages. "La raison pour laquelle toutes ces pages ont été réunies ensemble reste encore un mystère" conclu du Sautoy.



Source:

Lien:

Derniers articles sur l'Inde:
A lire:

11.15.2016

Fin du mystère de l'amulette de Mehrgarh, plus ancien témoignage de fonte à la cire perdue

L'amulette de Mehrgarh est le plus ancien objet fabriqué à la cire perdue, il y a environ 6000 ans. Le secret de fabrication de cette amulette en cuivre a été résolu, grâce l'imagerie spectrale de photoluminescence UV/visible.

Mehrgarh, aujourd’hui au Pakistan
Vue du site archéologique MR2 à Mehrgarh occupé de 4 500 à 3 600 ans avant J.-C. où a été retrouvée l'amulette. Photo: C. Jarrige, Mission archéologique de l'Indus.

Grâce à cette technologie, on connait maintenant la pureté du cuivre, la températures de fusion et de solidification, et tous les paramètres de conception de cet objet.


Cette étude a permis aux scientifiques de percer le mystère de l'invention de la fonte à la cire perdue, une technique à l'origine de la fonderie d'art.



L'amulette de Mehrgarh, en cuivre, a été découverte dans les années 1980 sur une zone occupée il y a 6000 ans, à Mehrgarh, aujourd’hui au Pakistan. Sa forme indique qu'elle a été conçue avec la première technique de fonderie de précision : la fonte à la cire perdue (encore utilisée de nos jours). Cette technique part d'un modèle sculpté dans un matériau à bas point de fusion comme la cire d'abeille. Ensuite, le modèle est enrobé de terre argileuse, l'ensemble chauffé pour évacuer la cire, puis cuit. Le moule est alors rempli de métal en fusion puis brisé pour libérer l'objet métallique.

Photographie de l'amulette de Mehrgarh, plus ancien témoignage de fonte à la cire perdue. Photo: D. Bagault, C2RMF.


On n'en savait pas plus sur la fabrication de cette amulette en cuivre, jusqu'à cette nouvelle approche par photoluminescence, qui vient de révéler une structure interne… étonnante !

Aujourd'hui majoritairement composée d'oxyde de cuivre (cuprite), l'amulette émet pourtant une réponse non uniforme sous illumination UV/visible. En effet, entre les dendrites formées au début de la solidification du métal en fusion, les chercheurs ont découvert des bâtonnets, invisibles avec toutes les autres approches testées. La forme et la disposition de ces bâtonnets ont permis à l'équipe de reconstruire la chaîne de fabrication de l'amulette avec un niveau de détail sans précédent pour un objet aussi corrodé.

Il y a 6000 ans, après solidification à haute température du cuivre la constituant, l'amulette était composée d'une matrice de cuivre pur constellée de bâtonnets de cuprite, une conséquence des conditions oxydantes de la fonte. Avec le temps, le cuivre de la matrice s'est également corrodé en cuprite. Le contraste observé par photoluminescence résulte d'une différence de défauts cristallins entre les deux cuprites présentes : des atomes d'oxygène sont manquants dans la cuprite des bâtonnets, défaut qui n'existe pas dans celle formée par corrosion.

Images comparées de photoluminescence à haute dynamique spatiale (PL, haut) et de microscopie optique (bas), d'une portion d'un des rayons de l'amulette. L'image PL révèle une structure eutectique en bâtonnets invisible par toute autre technique testée. Grâce à cette image, le procédé de fabrication de l'amulette peut enfin être expliqué. Photo T. Séverin-Fabiani, M. Thoury, L. Bertrand, B. Mille, IPANEMA, CNRS / MCC / UVSQ, Synchrotron SOLEIL, C2RMF.

Cette nouvelle technique d'imagerie, à haute résolution et très grand champ de vue, a permis d'identifier le minerai, du cuivre particulièrement pur, la teneur en oxygène absorbée par le métal en fusion, et même les températures de fonte et de solidification (proche de 1072°C).

Cette découverte illustre le potentiel de cette nouvelle approche d'analyse qui pourra être appliquée à l'étude d'une très large gamme de systèmes complexes : matériaux semi-conducteurs, composites… et bien sûr objets archéologiques.


Source:
  • CNRS: "Fin du mystère de l'amulette : son altération cachait le secret de sa fabrication"

11.26.2012

La civilisation de l'Indus, 2000 ans plus ancienne ?

La récente Conférence internationale sur l'archéologie harappéenne a débouché sur une annonce inattendue des archéologues BR Mani et KN Dikshit, de l'Archaeological Survey of India: ils prétendent que les fouilles ont apporté de nouvelles datations.

Ainsi, la civilisation de l'Indus, ou civilisation harappéenne, aurait vu le jour environ 2000 ans plus tôt qu'on ne le pensait.

 Le site Mohenjo-daro de la vallée de l'Indus.

Une nouvelle datationt de la culture harappéenne

Sur la base de leurs recherches, qui n'a pas encore été entièrement publiée, les deux archéologues ont déclaré:
"Les résultats préliminaires des données, provenant d'anciens sites du sous-continent indo-pakistanais, suggèrent que la civilisation indienne a émergé dans le 8e millénaire avant JC dans la région de Ghaggar-Hakra et du Baloutchistan. Sur la base de datations radio-métriques de Bhirrana (Haryana), les vestiges culturels de l'horizon pré-harappéen remontent entre 7380 à 6201 avant notre ère ".


Contemporain avec l'essor de la civilisation Mésopotamienne

Cette annonce a été faite lors de la Conférence internationale sur l'archéologie harappéenne par l'Archaeological Survey of India (ASI) à Chandigarh et conteste la théorie actuelle selon laquelle les colonies de peuplement dans la région de l'Indus ont commencé autour de 3750 avant notre ère.

Les résultats préliminaires de la vallée de l'Indus, s'ils sont confirmés, situeraient l'origine de la culture harappéenne à peu près à la même période où la civilisation mésopotamienne a pris son essor.

La première civilisation mésopotamienne, celle de Sumer, a émergé dans la période d'Obeïd, vers 6500 avant notre ère.


Une connexion au niveau de la langue?

Les textes sumériens qui ont été déchiffrés n'ont aucun rapport avec les langues des environs, mais il y a une hypothèse selon laquelle les populations vivant dans les zones côtières d'Iran (Elam), entre les deux civilisations en question, parlaient ce qui est décrit comme une langue Elamo-dravidienne.

Mise à part les similitudes linguistiques, l'hypothèse Elamo-dravidienne  repose sur l'affirmation que l'agriculture s'est propagée du Proche-Orient vers la vallée de l'Indus via l'Elam.
Cela suggère que les agriculteurs ont apporté une nouvelle langue en même temps que l'agriculture depuis la Mésopotamie.
Cette hypothèse est étayée par des données ethno-botaniques, comme la propagation du blé originaire du Moyen Orient.

Des preuves de commerce important entre l'Elam et la civilisation de vallée d'Indus suggère des liens permanents entre les deux régions.

Les récentes fouilles ont été réalisées sur deux sites au Pakistan et en Inde. Il est possible que d'autres travaux puissent modifier les chronologies en cours.


La chronologie actuelle:

Dates

Phase
ère
7000 – 5500 avant JC
Mehrgarh
I (aceramic Neolithic)
Early Food Producing Era

5500-3300
Mehrgarh II-VI (ceramic Neolithic)
Regionalisation Era5500-2600
3300-2600 Early Harappan
3300-2800
Harappan 1 (Ravi Phase)
2800-2600
Harappan 2 (Kot Diji Phase, Nausharo I, Mehrgarh VII)
2600-1900 Mature Harappan (Indus Valley Civilization) Integration Era
2600-2450
Harappan 3A (Nausharo II)
2450-2200
Harappan 3B
2200-1900
Harappan 3C
1900-1300 Late Harappan Localisation Era
1900-1700
Harappan 4
1700-1300
Harappan 5
1300-300

Northern Black Polished Ware (Iron Age)

Indo-Gangetic Tradition


Source:

Derniers articles sur la civilisation de l'Indus:

6.28.2012

Le changement climatique aurait conduit à l'effondrement de la civilisation Harappéenne

Une nouvelle étude combinant les derniers éléments archéologiques et les connaissances géoscientifiques ont démontré que le changement climatique a été un ingrédient clé dans l'effondrement de la grande civilisation de la vallée de l'Indus ou civilisation harappéenne il y a près de 4000 ans.


Les Harappéens se sont appuyés sur les crues du fleuve pour alimenter leurs excédents agricoles. Aujourd'hui, de nombreux vestiges des colonies harappéennes sont situées dans une vaste région désertique, loin de toute rivière qui coule. (Liviu Giosan, Woods Hole Oceanographic Institution, Stefan Constantinescu, Université de Bucarest;. James PM Syvitski, Université du Colorado) 

Cette étude résout également un débat de longue date sur la source et le sort du fleuve Sarasvati, fleuve sacré de la mythologie hindoue.

S'étendant sur plus de 1 million de kilomètres carrés à travers les plaines de l'Indus, depuis la mer d'Arabie jusqu'à l'Himalaya et le Gange (sur ce qui est maintenant le Pakistan, l'Inde et au nord-ouest est de l'Afghanistan), la civilisation de l'Indus fut la plus importante, mais la moins connue, des premières grandes civilisations urbaines comme celles de l'Egypte et de la Mésopotamie.
Comme leurs contemporains, les Harappéens vivaient près des rivières qui fertilisaient les terres chaque année. "Nous avons reconstruit le paysage dynamique de la plaine, où la civilisation de l'Indus s'est développée il y a 5200 ans, a construit ses villes, puis s'est lentement désintégrée il y a 3000 à 3900 ans", a déclaré Liviu Giosan, un géologue de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) et auteur principal de l'étude. "Jusqu'à présent, les spéculations ont abondé sur les liens entre cette ancienne culture et ses mystérieuses rivières puissantes et vivifiantes."


Aujourd'hui, de nombreux vestiges des colonies harappéennes sont situées dans une vaste région désertique, loin de toute rivière qui coule.

Cette culture extraordinairement complexe d'Asie du Sud a eu une population qui à son apogée a pu atteindre 10 pour cent des habitants de la planète.
Une vague de recherches archéologiques au Pakistan et en Inde a permis de découvrir une culture urbaine sophistiquée avec une myriade de routes commerciales internes et des liaisons maritimes bien établies avec la Mésopotamie. On y trouve aussi des normes pour la construction des bâtiments, des systèmes d'assainissement, arts et l'artisanat, et un système d'écriture en cours de déchiffrage.

 "Nous avons estimé qu'il était grand temps pour une équipe de scientifiques interdisciplinaires de contribuer au débat sur le sort énigmatique de ces habitants", a ajouté Giosan.
La recherche a été menée entre 2003 et 2008 au Pakistan, depuis la côte de la mer d'Arabie jusque dans les vallées fertiles irriguées du Pendjab et du nord du désert de Thar.

L'équipe internationale comprend des scientifiques des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Pakistan, de l'Inde et de Roumanie avec des spécialités en géologie, géomorphologie, archéologie, et mathématiques.
En combinant des photos satellites et des données topographiques recueillies par le Shuttle Radar Topography Mission (SRTM), les chercheurs ont crée et analysé des cartes numériques des reliefs construits par l'Indus et les rivières voisines. Des sondages ont ensuite été effectués par forage, carottage, et même manuellement en creusant des tranchées.
Les échantillons collectés ont été utilisés pour déterminer l'origine des sédiments (ont-ils été portés et façonnés par les rivières ou les vents) et leur âge afin de développer une chronologie des changements dans le paysage.

"Une fois que nous avons obtenu des nouvelles informations sur l'histoire géologique, nous avons pu réexaminer ce que nous savions sur les zones de peuplement: ce qui était cultivé par les habitants et à quel moment, et comment l'agriculture et les modes de vie ont évolué," a déclaré Dorian Fuller, archéologue de la University College London et co-auteur de l'étude, "cela a donné de nouvelles perspectives dans le processus de déplacement de la population vers l'est, la réduction de la taille des communautés agricoles, et le déclin des villes pendant les périodes harappéennes tardives."


La nouvelle étude suggère que la diminution des pluies de mousson a conduit à un affaiblissement de la dynamique fluviale, et a joué un rôle essentiel tant dans le développement que dans l'effondrement de la culture harappéenne.

En effet, la civilisation de l'Indus s'appuyait sur les crues du fleuve pour produire ses excédents agricoles. Cette nouvelle étude dresse un tableau convaincant de 10.000 ans de changement dans les paysages.
Avant que la plaine ne soit massivement occupée, le sauvage et puissant fleuve Indus, et ses affluents, s'écoulaient des vallées découpées de l'Himalaya dans leurs propres dépôts et laissaient des bandes de terres interfluviales entre eux.
Dans l'Est, les pluies de mousson ont soutenu la pérennisation des rivières sillonnant le désert et laissant derrière elles leurs dépôts sédimentaires à travers une vaste région.

Parmi les caractéristiques les plus frappantes les chercheurs ont identifié une plaine en forme de monticule, de 10 à 20 mètres de haut, de plus de 100 kilomètres de large, et longue de près de 1000 kilomètres le long de l'Indus, qu'ils appellent la "méga-crête Indus". Elle a été construite par la rivière qui déposait des sédiments le long de son cours inférieur.
"A cette échelle, rien de semblable n'a jamais été décrit dans la littérature géomorphologique", a déclaré Giosan, "la méga-crête est un indicateur surprenant de la stabilité du paysage de la plaine de l'Indus sur les quatre derniers millénaires. Des restes de colonies harappéens gisent encore à la surface de la crête, plutôt que d'être enterrés dans le sol."

Cartographiées au-dessus de la vaste plaine indo-gangétique, les données archéologiques et géologiques montre que les colonies ont fleuri le long de l'Indus de la côte vers les collines donnant sur l'Himalaya.


Une autre grande découverte: les chercheurs pensent avoir résolu une longue controverse concernant le sort du fleuve mythique Sarasvati

Les Védas, les anciennes écritures indiennes composées en sanskrit il y a plus de 3000 ans, décrivent la région ouest du Gange comme "la terre des sept rivières." l'Indus et ses affluents actuels sont facilement reconnaissable, mais la Sarasvati, dépeinte comme "dépassant en majesté toutes les autres eaux" et "dans son cours de la montagne à l'océan" a été perdu.
Basé sur les descriptions bibliques, on a cru que la Sarasvati était alimenté par les glaciers de l'Himalaya. Aujourd'hui, la Ghaggar, une rivière intermittente qui ne coule que pendant les fortes moussons et qui se dissipe dans le désert le long du parcours sec de la vallée Hakra, pourrait être le meilleur emplacement de la mythique Sarasvatî. Mais son origine Himalayenne, si elle a été active aux temps védiques, reste controversée.
Des preuves archéologiques soutiennent qu'il y a eu un peuplement intensif pendant les périodes harappéennes le long de la Ghaggar-Hakra. Les nouveaux éléments géologiques (les sédiments, la topographie) montrent que les rivières étaient en effet importantes et très actives dans cette région, mais plus probablement en raison des fortes moussons.
Cependant, il n'existe aucun indice de larges vallées encaissées comme le long de l'Indus et de ses affluents et les chercheurs n'ont pas trouvé de connexions avec l'une des deux proches rivières, Sutlej et Yamuna, provenant de l'Himalaya.
La nouvelle étude fait valoir que ces différences cruciales prouvent que la Sarasvati (Ghaggar-Hakra) n'était pas alimentée par l'Himalaya, mais un cours d'eau alimenté en permanence par les moussons, et que l'aridification l'a réduit à de courts flux saisonniers.


"Ainsi, les villes se sont effondrées, mais les petites communautés agricoles ont pu prospérer..."

Il y a 3900 ans, avec l'assèchement des rivières, les Harappéens avaient une issue à l'est du bassin du Gange, où les pluies de mousson restaient soutenues. "Nous pouvons imaginer que cette évolution a entrainé un changement vers des formes d'économies plus localisées: des petites communautés locales reposant sur une agriculture pluviale et la diminution des cours d'eau", explique Fuller, "cela peut avoir produit une diminution des excédents, insuffisants pour les grandes villes."
Un tel système n'était pas favorable à la civilisation de l'Indus, qui s'était construite sur les excédents de récoltes exceptionnelles le long de l'Indus et des rivières Ghaggar-Hakra.
"Ainsi, les villes se sont effondrées, mais les petites communautés agricoles ont pu prospérer. La plupart des arts urbains, comme l'écriture, ont disparu, mais l'agriculture a continué et s'est diversifiée", ajoute Fuller.

D'après Giosan: "Une quantité incroyable de travail archéologique a été accumulé au cours des dernières décennies, mais cela n'avait jamais été lié correctement à l'évolution du paysage fluvial. Nous voyons maintenant que la dynamique des paysages avait un lien crucial entre le changement climatique et les populations..."

Source:

Derniers articles sur l'Inde:

Derniers articles sur le Pakistan:

5.26.2011

Pakistan: découverte d'un manuscrit du Coran écrit sur papyrus

L'archéologue pakistanais, Ghulam Akbar Malik, a mis au jour un précieux manuscrit du Coran datant du 12ème siècle, lors d'un séjour de fouilles dans la ville pakistanaise de Jhelum.

Image d'illustration

Les montagnes Salt Range et les territoires adjacents ont été à l'origine de nombreuses découvertes archéologiques, dont le manuscrit découvert par Malik.

C'est un vieil homme qui lui a donné ce manuscrit historique à lire: "il m'a dit que ce manuscrit était dans la famille depuis des siècles et leurs ancêtres l'utilisait régulièrement pour le réciter."

Ce manuscrit de 900 ans, est écrit sur papyrus, qui a été inventé et utilisé par les Chinois avant l'invention du papier moderne.

Selon l'archéologue, cette ancienne version du Coran a été écrite par Tahir Muhammad bin Muhammad bin Abdur Rasheed Abdur au cours du 12ème siècle.

"C'est la première fois que je vois un ancien manuscrit coranique en si bon état" a-t-il ajouté.

Cet objet d'art calligraphique pèse environ cinq kilos et se compose de 1.200 pages, bien que dans certains endroits, du texte manuscrit a disparu à la suite du vieillissement.

Les experts estiment que ce manuscrit est l'œuvre de trois calligraphes qui a reproduit la copie du Coran en à peine un peu plus d'un an.



Source: