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11.25.2011

Manuscrits de la Mer Morte: le mystère résolu ?


Les Manuscrits de la Mer Morte auraient été écrits, au moins en partie, par un groupe sectaire appelé les Esséniens; c'est ce qu'il ressort d'après la découverte d'environ 200 textiles dans les grottes de Qumran, en Cisjordanie, où les textes religieux avaient été entreposés.

 D'abord fouillé par Roland de Vaux dans les années 1950, le site de Qumrân en Israël suscite la polémique: Alors de De Vaux pense que les manuscrits ont été écrits sur place, d'autres soutiennent qu'ils proviennent d'ailleurs. CREDIT: Joseph Calev | | Shutterstock




Les chercheurs sont divisés quant à savoir qui a rédigé les Manuscrits de la Mer Morte et sur la façon dont les textes ont atterris à Qumran.
Cette nouvelle découverte pourrait ainsi aider à éclaircir ce mystère de longue date.

L'étude révèle que tous les textiles étaient faits de lin, plutôt que de laine, textile utilisé dans l'ancien Israël.

En outre, ils manquent de décoration, certains ont en effet été blanchis, alors que les tissus de l'époque ont souvent des couleurs vives.

D'après les chercheurs ces découvertes suggèrent que les Esséniens, une ancienne secte juive, auraient écrit quelques-uns des parchemins.

Cependant, tout le monde n'est pas d'accord avec cette interprétation. Un archéologue qui a effectué des fouilles à Qumran a expliqué que le linge pouvait très bien provenir de personnes fuyant l'armée romaine après la chute de Jérusalem en 70 après JC, et qu'ils ont en fait été chargés de mettre les rouleaux dans des grottes.


Retour sur la découverte des manuscrits

Les Manuscrits de la Mer Morte se composent de près de 900 textes, dont une première partie avait été découverte par un berger bédouin en 1947. Ils datent d'avant l'an 70, et certains pourraient remonter au troisième siècle avant J.-C.

Les rouleaux contiennent une grande variété d'écrits, y compris d'anciennes copies de la Bible hébraïque, avec des hymnes, des calendriers et des psaumes...

Près de 200 textiles ont été trouvés dans ces mêmes grottes, dont certains provenaient de Qumran, le site archéologique à proximité des grottes où les parchemins étaient cachés.


Ce que les textiles ont à nous dire...

Orit Shamir, conservatrice des matières organiques à l'Israel Antiquities Authority, et Naama Sukenik, étudiant diplômé à l'Université Bar Ilan, ont comparé les textiles de lin blanc trouvés dans les 11 grottes avec des exemplaires trouvés ailleurs dans l'ancien Israël.


Elles ont découvert que chacun de ces textiles est fait de lin, alors que la laine est le tissu le plus populaire à l'époque en Israël. Elles ont également constaté que la plupart des textiles avaient été initialement utilisés comme vêtements, avant d'être découpés et réutilisés à d'autres fins comme le bandage et l'emballage des parchemins mis dans des jarres.

Certains de ces textiles ont été blanchis et la plupart manquaient de décoration, bien que celles-ci soient généralement courantes dans les textiles provenant d'autres sites dans l'ancien Israël.
Selon les chercheurs cela suggère que les habitants de Qumrân étaient habillés simplement. "Ils voulaient se différencier du monde romain", d'après Shamir, "ils étaient très humbles et n'avaient pas envie de porter des textiles colorés, ils ont voulu utiliser des textiles très simple."

Les propriétaires des vêtements ne devaient cependant pas être pauvres, vu qu'un seul des textiles avait été rapiécé. "C'est très, très, important", pour Shamir, "cela est lié directement à la situation économique du site."
Elle fait ainsi remarquer que des textiles trouvés sur des sites où les gens ont été soumis à un stress, comme à la grotte aux Lettres, qui a été utilisée dans une révolte contre les Romains, ont souvent été rapiécés. Avec Qumrân, "Je pense qu'économiquement ils étaient dans la moyenne, mais je suis sûre qu'ils n'étaient pas pauvres."

Robert Cargill, professeur à l'Université de l'Iowa, a beaucoup écrit sur ​​Qumran et a développé un modèle virtuel de celui-ci. Lui aussi pense que les preuves archéologiques du site, dont les pièces et la verrerie, suggèrent que les habitants n'étaient pas pauvres. "Loin d'être de pauvres moines, je pense qu'il y avait de la richesse à Qumran, au moins une certaine forme de richesse", explique-t-il, "je pense qu'ils faisaient leur propre poterie et en vendaient une partie, qu'ils élevaient des animaux et les vendaient, qu'ils faisaient du miel et le vendaient."


Qui a écrit les manuscrits de la Mer Morte?

Les chercheurs sont divisés au sujet de l'auteur des manuscrits de la mer Morte et de la façon dont les textes sont arrivés à Qumrân.
Certains prétendent que les rouleaux ont été écrits sur le site lui-même tandis que d'autres disent qu'ils ont été écrits à Jérusalem ou ailleurs en Israël.

Qumrân a été fouillé par Roland de Vaux, dans les années 1950. Il en est arrivé à la conclusion que le site était habité par une secte religieuse appelée les Esséniens. Ils auraient écrits les manuscrits et les auraient stockés dans des grottes.
Il y avait, parmi les découvertes qu'il a faite, des piscines d'eau qui, selon lui ont été utilisées pour des bains rituels, et plusieurs encriers ont été trouvés dans une chambre que l'on appelle aujourd’hui le «scriptorium».

En se basant sur ses fouilles, les chercheurs ont estimé que la population du site s'élevait à 200 personnes. Plus récemment, des travaux archéologiques, menées par Yitzhak Magen et Yuval Peleg de l'Israel Antiquities Authority, suggèrent que le site ne pouvait pas accueillir plus de quelques dizaines de personnes et qu'il n'avait rien à voir avec les rouleaux eux-mêmes. Ils pensent que les rouleaux ont été déposés dans les grottes par des réfugiés fuyant l'armée romaine, après que Jérusalem ait été conquise en 70 après JC.

Magen et Peleg ont révélé que le site a vu le jour autour de 100 avant JC en tant qu'avant-poste militaire utilisé par les Hasmonéens, un royaume juif qui a prospéré dans la région.
Après que les Romains aient pris Judée en 63 avant JC,  le site est abandonné pour finalement être repris par des civils qui l'ont utilisé pour la production de poterie.


Les vêtements peuvent-ils résoudre le mystère ?

La recherche de nouveaux vêtements devraient pouvoir aider à identifier les auteurs des manuscrits de la Mer Morte. Pour Shamir il est peu probable les parchemins aient été déposés dans les grottes par des réfugiés romains . Si tel était le cas, ce serait du textile en laine, plus populaire dans l'ancien Israël, qui aurait été trouvé dans les grottes. "Si les gens s'étaient enfuis de Jérusalem, ils auraient pris toutes sortes de textiles avec eux, pas seulement des textiles de lin" explique-t-elle. "les gens qui se sont enfuis à la grotte aux lettres, avaient pris des textiles en laine avec eux."

Peleg, l'archéologue qui a co-dirigé les récents travaux archéologiques à Qumran, est en désaccord avec cette estimation. Il s'en tient à l'idée qu'il n'y a aucun lien entre Qumrân et les manuscrits conservés dans les grottes. "Nous devons nous rappeler que presque tous les textiles ont été trouvés dans les grottes et non sur le site. La question principale est le lien entre le site et les parchemins" écrit-il. "Je peux trouver des explications alternatives pour le fait que les manuscrits ont été trouvés avec des textiles en lin. Par exemple, le lin pourrait avoir été choisi comme emballage des rouleaux pour des raisons religieuses ou peut-être que les prêtres étaient chargés de stocker les rouleaux et qu'ils portaient des vêtements en lin. "

Dans leur article, Shamir et Sukenik précisent que les vêtements trouvés dans les grottes des Manuscrits de la Mer Morte sont similaires à la description historique de l'habillement des Esséniens, ce qui suggère qu'ils vivaient en fait à Qumran.

Selon la théorie de Cargill, les habitants de Qumrân auraient écrits quelques-unes des parchemins, tout en  en collectant d'autres. "Il est évident qu'ils n'ont pas écrit tous les parchemins", précise-t-il.
 En effet, les datations indiquent que certains des manuscrits ont été écrits avant même l'existence de Qumrân.
D'après Cargill il est possible que certains de ces rouleaux aient pu être mis dans des grottes par des personnes extérieures à la communauté. Si cela est vrai, certains des textiles pourraient aussi provenir de personnes n'étant pas de Qumrân.


Y-avait-il des femmes à Qumran ? 

La nouvelle recherche peut également faire la lumière sur qui a créé les textiles.
Ceux-ci sont de grande qualité et, en se basant sur les découvertes archéologiques à Qumrân, où il y a peu de fusaïoles ou des poids de métiers à tisser, l'équipe pense qu'il est peu probable qu'ils aient été faits sur le site.
«C'est très, très important, parce que c'est relié au sexe », explique Shamir," le filage est lié aux femmes." Elle explique ainsi que les textiles ont probablement été créés sur un autre site en Israël, par des femmes jouant un rôle clé dans leur production. Cela suggère qu'il y avait peu de femmes vivant à Qumrân. "Le tissage est lié aux hommes et aux femmes, mais le filage était une production exclusivement féminine; et nous ne trouvons pas ces éléments à Qumrân."

Loin de résoudre le mystère, cette découverte a néanmoins le mérite d'affiner la polémique et d'encourager la continuité de ces nouvelles recherches.

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Découverte de l'origine des manuscrits de la Mer Morte


L'origine des manuscrits de la Mer Morte a été découverte grâce à un accélérateur de particules.

Selon les recherches effectuées par les laboratoires nationaux du Sud (LNS) de l'Institut National de Physique Nucléaire (INFN) à Catane en Italie, les rouleaux qui contiennent les plus anciens textes bibliques dans le monde (ils remontent à un ou deux siècles avant notre ère à quelques dizaines d'années après JC) ont été faits à Qumrân, dans la même zone côtière de la Mer Morte où les documents ont été trouvés il ya un demi-siècle.
Les résultats ont été présentés au Royaume-Uni, dans le Surrey, au cours d'une conférence sur «la physique des particules Pixe », par Giuseppe Pappalardo coordonnatrice de la recherche.
Le mystère de ces très vieux documents (environ 900 au total) a été en partie résolue par l'utilisation conjointe d'un nouveau système d'analyse appelé Xpixe, breveté par les laboratoires nationaux du sud de l'INFN, et l'accélérateur de particule des laboratoires.

Sept fragments d'environ un centimètre carré ont été analysés en collaboration avec des chercheurs de l'Institut pour le patrimoine archéologique et monumental (IBAM-CNR). Tous les fragments n'appartiennent pas à des textes bibliques.

Certains appartiennent au Manuscrit du Temple, qui décrit la construction et la vie d'un temple et établit les modalités de transmission de la loi au peuple.

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