5.06.2016

Le "Hobbit" de Florès: la controverse continue

Une étude menée en France a conclu, en se basant sur l'examen d'un crâne d'un spécimen attribué à Homo Floresiensis, que les caractéristiques crâniennes ne correspondaient pas avec celles de l'homme moderne, Homo Sapiens.

Révision de quelques caractères internes de LB1 © Antoine Balzeau-CNRS/MNHN

Antoine Balzeau du Muséum National d'Histoire Naturelle, ainsi que Philippe Charlier de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/Université Paris-Descartes, ont mené une étude médicale sur le crâne Liang Bua  (LB1), considéré comme étant l'holotype (spécimen de référence ayant servi à la description d'une nouvelle espèce) d'Homo Floresiensis. Ils ont utilisé la microtomographie à rayons X (micro-CT) sur l'épaisseur de la voûte crânienne et sur la configuration structurelle crânienne.

Ils ont constaté que le crâne ne partageait pas de traits communs avec les hommes modernes, mais qu'il avait des traits plus caractéristiques d'un ancien hominidé comme Homo Erectus, une espèce disparue qui serait la première espèce humaine à sortir d'Afrique*.

Homo Floresiensis, communément appelé le "Hobbit" en raison de sa petite taille et de ses pieds caractéristiques et que l'on pensait être une probable espèce humaine éteinte, a fait sensation dans les médias en 2003 après sa découverte sur l’île indonésienne de Florès. Il avait été mis au jour une équipe d'archéologues australo-indonésiens cherchant des traces de la migration humaine originale d'Homo Sapiens d'Asie vers l'Australie.

Les restent consistent en des squelettes partiels de neufs individus, dont un crâne complet, appelé LB1. 

A ce jour, l'affaire reste ancrée dans la controverse et le débat scientifique,

Un individu "Hobbit" devait faire à peine 1.1m de haut, avait un petit cerveau, plus proche de celui d'un ancien hominidé. Le plus troublant a été de découvrir que les restes dataient d'une période relativement récente (probablement 12000 ans).
La grotte où ont été retrouvés les restes d'Homo floresiensis en 2003, Lian Bua, Flores, Indonésie.  Rosino, Wikimedia Commons

A côté des restes de squelettes ont été récupérés des outils en pierre datant de 94000 à 13000 ans.

Certains scientifiques ont suggéré après examen que le "Hobbit" était un homme moderne ayant souffert de microcéphalie et de maladie, entraînant ces singularités physiques.

D'autres études, cependant, étaient contre cette hypothèse. Cette dernière étude apporte de nouvelles découvertes suggérant que ces fossiles ne présentent pas de caractéristiques pathologiques et sont bien ceux d'une espèce humaine éteinte.

L'étude a été publiée dans le  Journal of Human Evolution.

*Homo Erectus: depuis 1991, Bernard Wood, a proposé de désigner sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain de fossiles d’Homo erectus. Dans cette optique, Homo erectus était désormais considéré comme exclusivement eurasiatique.

Sources:

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5.04.2016

Les lignes de Nasca observées par le radar aéroporté de la NASA

D'après la NASA, "UAVSAR est un avion radar utilisé pour l'étude des tremblements de terre, des volcans, de la végétation, de l'hydrologie, de la glace et autres caractéristiques terrestres".

L'instrument est actuellement embarqué sur un C-20A de la NASA. En survolant plusieurs fois la même zone, l'UAVSAR* permet de voir comment elle évolue. Le pilote automatique de précision contrôle l'avion afin qu'il suive le même chemin à 10m près. A l'aide de la technique de l'interférométrie radar, deux images UAVSAR de la même zone permettent de montrer les changements.

D'après Bruce Chapman du Jet Propulsion Laboratory de la NASA: "l'UAVSAR est idéalement adapté pour observer le site de Nazca car la région n'a pratiquement pas de végétation ni de précipitation quelques soient les années, ce qui signifie que les perturbations naturelles sont minimes".

Les données collectées par l'UAVSAR au Pérou aideront les autorités à remplir pour la première fois le catalogue de ces dessins millénaires tracés sur le sol dans et autour du site de Nasca. Cela leur donnera aussi un nouvel outil pour protéger ces constructions fragiles à la fois des négligences humaines et des perturbations naturelles.


L'image tout en haut montre une portion d'une grande mesa (plateau ou grande butte à sommet plat et aux versants abrupts) dans une image Google earth. Des ravines entourent la mesa ou le peuple Nasca a créé des lignes de plusieurs kilomètres de long, d'énormes polygones, et des représentations animales, simplement en déplaçant les pierres.

Une forme appelée le Colibri est faiblement visible au-dessus et à gauche de la ligne blanche donnant l'échelle, son long bec termine en-dessous d'une route qui traverse en diagonale du coin droit de l'image vers le centre.

Dans l'image radar synthétique du même site (image en-dessous), les zones de perturbations apparaissent en plus sombres. On peut ainsi voir de grandes zones de perturbation autour du Colibri ainsi qu'un chemin allant vers le bas du ravin directement au-dessus du glyphe. 

Cette étude a été publiée dans le journal Conservation and Management of Archaeological Sites.

*UAVSAR: Uninhabited Aerial Vehicle Synthetic Aperture Radar

Relecture par Marion Juglin
Source:

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5.02.2016

Des forts de l'âge du fer en Europe ont été vitrifiés volontairement

Des scientifiques rapportent que de nombreux restes de forts de l'âge du fer qui recouvrent le paysage d'Europe de l'Ouest montrent qu'ils ont été intentionnellement incendiés par leurs constructeurs et non pas au cours d'intentions destructrices menées par des attaques ennemies.

Restes du fort de l'âge du fer, Kinnoull Hill Perth, Ecosse. Aaron Bradley, Wikimedia Commons

Une équipe de scientifiques, menée par Fabian Wadsworth de l'Université Louis-et-Maximilien de Munich en Allemagne, a fait des expériences sur du grès de Darley Dale, largement utilisé dans les constructions des forts de l'âge du fer (1200 avant JC à 100 après JC), en brûlant des échantillons et en analysant les résultats.

Les tests ont copié les effets notés dans les échantillons provenant de forts vitrifiés en Europe de l'Ouest. La vitrification est la fusion et le durcissement qui résultent des éléments constitutifs des matériaux soumis à des niveaux élevés de chaleur.

Ces résultats et l'explication proposée pour la vitrification des forts de l'âge du fer remettent en cause l'hypothèse de longue date selon laquelle tous les forts montrant ces caractéristiques avaient subi des intentions destructrices par des forces extérieures lors d'un combat.

Selon les auteurs, l'étude apporte une nouvelle crédibilité à une hypothèse longtemps rejetée selon laquelle au moins certains forts ont été volontairement incendiés par leurs constructeurs afin de fortifier les murs.

Wadsworth et ses collègues ajoutent, cependant, que la lithologie de chaque fort de l'âge du fer à travers l'Europe doit être étudiée afin de déterminer l'effet du feu sur chacun d'entre eux.

L'étude est publiée en détail dans  le Journal of Archaeological Science:

Relecture par Marion Juglin
Source:


5.01.2016

Un nouveau géoglyphe découvert dans le désert de Nasca


Un nouveau géoglyphe a été découvert à Pampa de Majuelos dans le désert de Nazca par les archéologues Masato Sakai et Jorge Olano de l'université de Yamagata.


Géoglyphe de l'animal sortant la langue

 Dessin en ligne du géoglyphe

 Reconstruction hypothétique


Géoglyphe d'un animal sortant la langue.

Ce géoglyphe d'un animal a été découvert en 2016 au cours de la 8ème saison de recherche dans la pampa de Nasca, dans le département d'Ica. Il mesure 30m de long et est situé dans la région centrale de la pampa de Nasca près du ravin Majuelos.

L'animal dépeint porte plusieurs marques sur le corps et a de nombreuses jambes et doit donc représenter une créature imaginaire et/ou mythique.


Positions chronologiques du géoglyphe.

Ce géoglyphe a été créé en enlevant de la surface les pierres plus sombres afin d'exposer le sol blanchâtre sous-jacent, et en empilant les pierres enlevées de manière à façonner l'image de l'animal comme un relief.
C'est une technique typique de la période du Paracas Tardif (400-200 avant JC)


Géoglyphes et chemin de pèlerinage

Dans le voisinage de ce géoglyphe, un autre avait été découvert en 2011. Il représentait deux personnages anthropomorphes et a été interprété comme une "scène de décapitation". Il a été créé avec la même technique que le géoglyphe qui vient d'être découvert.

Étant donné que ces deux géoglyphes sont situés sur des pentes, ils pouvaient facilement être vu depuis le sol. Entre ces deux dessins, un ancien chemin menant au centre cérémoniel de Cahuachi a été retrouvé. Les scientifiques supposent donc que ces géoglyphes ont un lien avec le pèlerinage vers Cahuachi.

Merci à Ghislain pour l'info !




Source:



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4.28.2016

Jordanie: un mur de 150 km de long déconcerte les archéologues

La récente cartographie d'un ancien mur s'étendant sur 150km en Jordanie laisse les archéologues perplexes: quand a-t-il été construit ? Qui l'a construit et dans quel but ?

Le tracé du mur vu du ciel. (Credit: APAAME_20051002_RHB-0068 © Robert Bewley, Aerial Photographic Archive for Archaeology in the Middle East)

Connu de nos jours sous le nom de "Khatt Shebib", l'existence du mur a été rapportée la première fois en 1948, par Sir Alec Kirkbride, diplomate britannique en Jordanie. Alors qu'il voyageait en avion, il vit "un mur de pierre s'étirant, sans but apparent, à travers le pays."

Les archéologues, et le projet Aerial Archaeology in Jordan (AAJ), ont étudié les restes du mur en utilisant la photographie aérienne. Les chercheurs ont découvert que le mur allait de nord-nord-est vers sud-sud-ouest sur une distance de 105km. La structure qu'ils ont trouvée contient des sections où deux murs s'étendent côte à côte et d'autres sections où le mur bifurque. "Si nous ajoutons les étirements et saillies des murs parallèles, la longueur totale avoisine les 150km", écrit David Kennedy, professeur à l'Université d'Australie Occidentale, et Rebecca Banks, assistante de recherche à l'Université d'Oxford, dans un article publié dans le journal Zeitschrift für Orient-Archäologie.

Aujourd'hui, le mur est en ruines. Cependant, "même dans son état d'origine, il ne devait pas faire plus d'un mètre de haut et probablement moins de 50cm d'épaisseur", écrivent Kennedy et Banks.

Les ruines du mur s'étendent au-delà de l'horizon. (Credit: APAAMEG_20040527_RHB-0010 © Robert Bewley, Aerial Photographic Archive for Archaeology in the Middle East)

Le long de Khatt Shebib, les archéologues ont aussi trouvé les restes d'environ une centaine de "tours", mesurant 2 à 4 mètres de diamètre. Certaines d'entre elles ont été érigées après la construction du mur.

Ces tours semblent avoir eu des utilisations variées. "Certaines ont servi de refuge, comme abri pour la nuit. D'autres ont pu servir de poste d'observation. Certaines, peut-être, ont été placées pour que les chasseurs puissent se cacher jusqu'à ce que la faune des alentours soit assez proche pour l'attraper" suppose Kennedy.


Cette recherche laisse les archéologues avec une série de questions sans réponse: quand a-t-il été construit ? Qui l'a construit et pourquoi ?

Jusqu'ici, la seule information datée qu'ont les scientifiques provient de poteries trouvées dans les tours et autres sites le long du mur. En se basant sur ces artéfacts, le mur aurait été construit quelque part entre la période nabatéenne (312 avant JC à 160 après JC) et la période Umayyade (661 à 750 après JC).

Bien que l'un des royaumes ou empires qui ont régné en Jordanie sur cette longue période de temps ait pu construire le mur, la structure ne semble pas avoir été faite par un grand état. "Il est possible que des communautés locales, voyant ce que les voisins avaient fait et convaincu de son utilité, aient simplement copié la pratique" écrivent Kennedy et Banks.

La raison d'être de ce mur est aussi un mystère. Sa faible hauteur et son étroitesse indiquent qu'il n'a pas été construit pour des raisons défensives. Des traces d'agriculture ancienne sont plus visibles à l'ouest du mur qu'à l'est, ce qui suggère que la structure marquait une frontière entre les anciens fermiers et les pasteurs nomades. A moins qu'il n'ait marqué un autre type de frontière.

En fin de compte, des travaux sur le terrain sont nécessaires pour résoudre ces mystères. "La photographie aérienne ne résoudra jamais ces questions de finalité et de datation. Pour cela, nous avons besoin de faire des fouilles sur le site" écrivent Banks et Kennedy.

Une carte montrant la longueur de Khatt Shebib. Plusieurs sites archéologiques sont situés sur ou près du mur. A l'extrémité sud du mur on peut voir des sections où deux murs parallèles s'étendent au lieu d'un seul. (Dessin par R. Banks)

Relecture par Marion Juglin
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4.27.2016

Les anciens babyloniens utilisaient la géométrie pour suivre Jupiter

L'analyse d'anciennes tablettes babyloniennes a révélé que, pour calculer la position de Jupiter, les créateurs des tablettes utilisaient la géométrie.

Jusqu'à présent, les scientifiques estimaient que cette technique n'avait été développée que 1400 ans plus tard, au 14ème siècle en Europe.

Une tablette babylonienne où est notée la comète de Halley lors de son apparition en 164 avant JC, au British Museum à Londres

Ces tablettes sont les plus anciens exemples connus  d'utilisation de la géométrie pour calculer des positions dans le temps et l'espace.
De plus, cela suggère que les anciens astronomes babyloniens ont pu favoriser l'émergence de ces techniques dans les sciences occidentales.

Dans un rapport, Mathieu Ossendrijver discute de la traduction de quatre tablettes presque intactes qui ont probablement été "écrites" à Babylone entre 350 et 50 avant l'Ere Commune.

Elles représentent deux intervalles à partir desquels Jupiter apparaît à l'horizon, permettant de calculer la position de la planète à 60 et 120 jours.
Les textes contiennent des calculs géométriques basés sur un espace trapézoïdal, et ses côtés "courts" et "longs".

Auparavant, on pensait que les astronomes babyloniens utilisaient exclusivement des concepts arithmétiques.

Les anciens astronomes ont aussi calculé le temps que mettait Jupiter à couvrir la moitié de ces 60 jours de distance en partitionnant le trapézoïde en de plus petits espaces égaux.

Pendant que les anciens grecs utilisaient des formes géométriques pour décrire des configurations dans l'espace physique, ces tablettes babyloniennes utilisaient la géométrie dans un concept abstrait pour déterminer le temps et la vitesse, précise Ossendrijver.

Ces tablettes modifient nos livres d'histoire, en montrant que les érudits européens à Oxford et Paris au 14ème siècle, que l'on pensait être les premiers à développer de tels calculs, arrivaient en fait des siècles derrière leurs anciens homologues babyloniens.

Historiquement, l'origine de l'astronomie occidentale a été attribuée à la Mésopotamie, et les travaux, plus tard, dans les sciences exactes, furent inspirés des astronomes babyloniens.

En outre, l'astronomie ancienne aurait été développée par les sumériens ce qui nous fait remonter jusqu'à l'âge du bronze, que l'on retrouvera dans les anciens catalogues d'étoiles babyloniens, autour de 1200 avant l'Ere Commune.

Seuls des fragments de l'astronomie babylonienne ont survécu, documentés sur des tablettes d'argile avec des éphémérides et des textes de procédures.

Mais ces fragments survivants montrent que, selon l'historien A. Aaboe, l'astronomie babylonienne était "la première tentative très réussie pour donner une description mathématique précise de phénomènes astronomiques" et  "toutes les déclinaisons suivantes de l'astronomie scientifique, dans le monde hellénique, en Inde, dans l'Islam et en Occident (...) dépendent de l'astronomie babylonienne de façon décisive et fondamentale".

Relecture par Marion Juglin
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4.26.2016

Villa d'Hadrien: une nouvelle construction mise au jour à Tivoli

Une construction vieille de 1900 ans qui aurait servi d'appartement dans les domaines de l'empereur romain Hadrien a été découverte à Tivoli.

Les archéologues travaillant sur une villa construite par l'empereur romain Hadrien ont découvert un bâtiment rempli d'ouvrages artistiques. Credit: Kevin MacNichol

Le bâtiment est rempli d'ouvrages luxueux. "La décoration exceptionnellement bien préservée des pièces comprend des sols en mosaïque avec des motifs végétaux et abstraits, des revêtements en marbre, des peintures murales et une fresque de plafond presque entière", écrivent les archéologues dans le résumé d'un document présenté récemment à la rencontre annuelle de l'Archaeological Institute of America à San Francisco.

La plupart des œuvres d'art sont en morceaux, et le processus de fouille et de conservation est difficile, selon Francesco de Angelis, professeur d'histoire de l'art et d'archéologie à l'université de Columbia à New York, et directeur de l'équipe de fouille: "C'est comme un puzzle, nous avons toutes les pièces, nous devons juste les remettre ensemble, et bien sûr les nettoyer et les consolider".

Le bâtiment qui vient d'être découvert était probablement utilisé comme appartement par une personne de haut rang, mais pas quelqu'un qui faisait partie de l'entourage proche de l'empereur, selon le professeur.

Des appartements similaires ont été trouvés dans la cité romaine d'Ostie. Ils sont "confortables, et ils sont somptueux dans une certaine mesure" mais ils ne sont pas les maisons des aristocrates les plus riches, d'après de Angelis.

L'équipe a utilisé un mélange de techniques, dont les balayages radar, pour voir sous le sol du site. Elle a découvert que l'appartement fait partie d'un complexe plus grand non fouillé au sein de la Villa Hadrien.

"Le bâtiment que nous sommes en train de fouiller n'était pas isolé. Il faisait partie d'un groupe plus large de structures" continu de Angelis. Avec les balayages radar, le complexe apparaît presque comme un voisinage au sein de la villa bien que l'on ne sache pas à quoi ressemble le reste du complexe jusqu'à ce qu'il soit fouillé.

Les peintures murales colorées du bâtiment sont progressivement conservées et rassemblées. Credit: D. Nocera

La Villa d'Hadrien.

La Villa d'Hadrien est située  à environ 30km de Rome. A l'époque, elle occupait 120 hectares, presque deux fois la superficie de la ville de Pompéi (bien que la Villa Hadrien avait beaucoup plus d'espaces ouverts).

La villa contenait de nombreuses structures, dont des sanctuaires, des palaces, des bains, des bibliothèques et des jardins.

Hadrien, qui régna de 117 à 138 après JC, voyageait beaucoup à travers l'Empire Romain, et il devait y avoir de longs intervalles où il ne vivait pas dans la villa.

Après sa mort, ses successeurs ont continué d'utiliser la villa lorsque leur planning le permettait. "Les vrais habitants de la villa, si l'on veut, étaient le personnel qui y vivait et maintenait les lieux propres et préparés pour l'empereur lorsqu'il venait." ajoute de Angelis, notant que les preuves archéologiques suggèrent que le personnel  a occupé la villa de manière continue pendant plusieurs siècles.

L'équipe espère en apprendre plus sur eux lors de la prochaine saison de fouille.

Relecture par Marion Juglin

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4.24.2016

Jordanie: des squelettes vieux de 9000 ans inhumés de façon étrange

Les archéologues danois ont mis au jour un site funéraire dans une ancienne ville dans le sud de la Jordanie.

Il semble que les morts n'étaient enterrés qu'après leur décomposition, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que les ossements. Les squelettes étaient alors démantelés et les os de même type étaient enfouis ensemble.

Les squelettes ont été démontés et les os enterrés dans des endroits différents (photo: University of Copenhagen)

Selon Moritz Kinzel, Chercheur au département des études régionales et transculturelles à l'université de Copenhague: "les différentes parties des corps ont été triées et enterrées dans des fosses collectives, où nous avons trouvé les catégories spécifiques d'ossements rassemblés".


Un grand nombre d'enfants.

Les chercheurs danois sont toujours en train de fouiller le site, appelé Shkārat Msaied.

Jusqu'ici, ils ont trouvé les squelettes de plus de 70 personnes. "C'est intéressant de voir qu'il y a un nombre inhabituel d'enfants, rangés depuis les nourrissons jusqu'aux adolescents", ajoute Kinzel, "Il semble y avoir eu une forte tendance à enterrer les enfants à l'intérieur des maisons".

Ils ont déterrés trois nouveaux sites funéraires contenant au moins 10 enfants et 2 adultes, et il y a encore plusieurs autres sites à fouiller.

Des ossements d'animaux, comprenant des oiseaux, des renards, des chèvres et des moutons, ont été trouvés enterrés avec les restes humains. "Nous ne savons pas si ces enterrements sont liés à quelque chose de religieux, mais ils semblent être une sorte de comportement rituel associé aux funérailles" pense Kinzel.

Le Projet Shkarat Msaied Neolithic de l'Université de Copenhague. Photo: Department of Cross-Cultural and Regional Studies University of Copenhagen


Des ossements en boite.

Les ossements, pour la plupart, étaient séparés et placés dans des coffres situés à l'intérieur d'habitations privées. "Il y a, par exemple, un cercueil très fin en pierre dans lequel les crânes ont été mis ensemble à une extrémité et les os longs comme ceux des bras ou des jambes à l'autre extrémité" explique Marie Louise Jørkov, de l'université de Copenhague. Elle a ajoute que les vieux squelettes sont très fragiles et doivent être mis au jour avec délicatesse.

Certains d'entre eux ont été rapportés à Copenhague pour des études plus approfondies. "Nous sommes probablement en train d'avoir à faire à certains des premiers agriculteurs au monde; et leurs ossements peuvent nous apporter des informations sur leur style de vie et leurs maladies," ajoute Jørkov.

En effet, à l'époque où ces squelettes ont été enterrés, il y a 9000 ans, leur société subissait un bouleversement majeur en passant d'une vie nomade de chasseur-cueilleur à un mode de vie sédentaire et agricole.


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