5.25.2016

La science apporte des éléments sur la mort du roi Erik de Suède


Erik le Saint fut roi de Suède de 1155 à 1160. Aucune information historique ne nous est parvenue et toutes les données sur le roi Erik proviennent de légendes ultérieures qui avaient pour but de le sanctifier. Il serait ainsi  mort dans des conditions dramatiques au cours d'une bataille hors de l'église à Uppsala, en Suède, où il venait juste de célébrer la messe.

Mais que peut nous dire de plus la science moderne concernant ses restes ?

Les reliques d'Erik le Saint. Photo: Anders Tukler

Une équipe de recherche conduite par l'Université d'Uppsala révèle des informations sur l'état de santé d'Erik le Saint, de ce à quoi il ressemblait, où il a vécu et dans quelles circonstances il est décédé.

Le seul récit sur sa vie est la légende du saint, écrite sous sa forme préservée dans les années 1290. Mais de telles légendes sont souvent peu fiables. La légende d'Erik est, cependant, basée sur un un récit plus ancien qui s'est perdu et qui devait être plus long.

La légende préservée raconte qu'Erik fut choisi comme roi, qu'il régna avec justice, et qu'il fut un fervent chrétien. Il conduisit une croisade contre la Finlande, et soutint l'église. Il fut tué en 1160 par un danois réclamant le trône. Depuis 1257, ses restes sont conservés dans un reliquaire.

Une analyse approfondie du squelette du reliquaire avait été faite en 1946, mais la disponibilité de nouvelles technologies a motivé un nouvel examen en 2014.

 Le chef de projet Sabine Sten lors de la la tomographie à l'hôpital universitaire. Photo: Adel Shalabi
 
Le 23 avril 2014, le reliquaire a été ouvert au cours d'une cérémonie dans la cathédrale d'Uppsala. Suite à quoi, les chercheurs de plusieurs disciplines scientifiques se sont rassemblés pour mener des tests sur les restes afin de tenter d'en apprendre plus sur ce roi médiéval.

"La recherche collaborative interdisciplinaire sur l'analyse des restes du squelette de Saint Erik a fourni des informations supplémentaires sur son état de santé (orthopédistes et radiologistes), sa généalogie (analyses ADN), son régime alimentaire (analyse isotopique), et sa mort (médecin légiste)" rapporte la directrice du projet, Sabine Sten, professeur d'ostéo-archéologie à l'Université d'Uppsala.

Le reliquaire contient 23 os, apparemment du même individu. Ils sont aussi accompagnés d'un tibia sans rapport avec eux.

Les valeurs radiocarbones mesurées dans les ossements correspondent avec un décès en 1160. Les analyses ostéologiques ont montré que les os appartenaient à un homme, âgé de 35 à 40 ans et mesurant 1.71m.

Les examens des os avec un tomodensitomètre, à l'Hôpital Universitaire d'Uppsala, n'ont révélé aucune condition médicale particulière.

Les mesures  DXA et pQCT faites dans le même hôpital ont révélé qu'Erik ne souffrait pas d'ostéoporose ou de friabilité des os. C'est plutôt l'inverse, car il avait une densité de 25% au-dessus de la moyenne des jeunes adultes de nos jours. Le roi Erik était bien nourri, puissamment bâti et avait une vie active.

L'analyse des isotopes indiquent un régime alimentaire riche en poisson d'eau douce, ce qui indique que le roi obéissait aux règles de l'église sur les jeûnes, à savoir les jours ou périodes où la consommation de viande était interdite.

Les isotopes stables impliquent aussi qu'il n'a pas passé sa dernière décennie dans la région d'Uppsala mais plutôt dans la province de Västergötland plus au sud.

 Ces conclusions doivent être considérées comme très préliminaires, car il y a pour l'instant très peu d'autres études pour comparer les valeurs des isotopes.

Tibia avec deux blessures par arme blanche. Photo: Anna Kjellström

L'ouverture du reliquaire a aussi permis de récolter des échantillons d'ADN. On espère que les résultats apporteront plus de lumière concernant les questions de généalogie. Cette analyse n'a pas encore été terminée et devrait prendre une année supplémentaire.

Le crâne dans le reliquaire est marqué par une ou deux plaies cicatrisées probablement dues à des armes. La légende rapporte qu'Erik mena une croisade contre la Finlande, ce qui pourrait expliquer ces blessures.


La légende du saint explique qu'au cours de la dernière bataille du roi, les ennemis grouillaient autour de lui, et lorsqu'il tomba, lui infligèrent blessure sur blessure jusqu'à ce qu'il soit à moitié mort. Ils se moquèrent ensuite de lui, puis enfin lui coupèrent la tête.

Les ossements restants ont au moins neuf coupures infligées en lien avec sa mort; sept d'entre elles sont sur les jambes.
Aucune blessure n'a été trouvée sur les côtes ou l'os de bras restant, ce qui signifie probablement que le roi portait un haubert mais que ses jambes étaient moins protégées. Les deux tibias ont des coupures infligées en direction des pieds, indiquant que la victime gisait face contre sol.

Une vertèbre du cou était coupée en biais, ce qui n'a pu être fait sans enlever le haubert, donc pas au cours de la bataille mais plus tard. Cela confirme qu'il y a eu un interlude, décrit par la légende comme la moquerie, entre la bataille et la décapitation.

A aucun moment les blessures documentées ne contredisent le récit de la lutte donnée par la légende parvenue jusqu'à nous.

Les recherches seront publiées dans le journal Fornvannen.
 

Sources:

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5.19.2016

Les techniques et connaissances avancées de Caral inspirent les architectes modernes


Les architectes en quête de solutions pour une vie durable au 21ème siècle se sont penchés sur l'ancienne cité de Caral au Pérou, une merveille d’ingénierie construite il y a 5000 ans.

Les bâtisseurs ont créé une ville avec des pyramides, des amphithéâtres, des bâtiments anti-sismiques et des conduits souterrains pour canaliser le vent et maintenir les foyers allumés. Tout cela avec des outils rudimentaires.

 Caral.  Photo: ANDINA/Difusión

Il s'agit du site de la plus ancienne civilisation connue en Amérique, la Civilisation de Caral ou  Norte Chico. Elle s'est développée entre 3000 et 1800 avant JC et est presque aussi vieille que l'ancienne Egypte.

Des architectes du monde entier se sont réunis à Caral pour chercher de l'inspiration dans ses ruines brun sable et discuter des défis auxquels font face l'humanité 5000 ans plus tard.

L'Union Internationale des Archtiectes s'est réunie sur le site du Patrimoine Mondial de l'UNESCO et a signé un document, la Lettre de Caral, qui cite la ville antique comme exemple de planification urbaine durable et de vie en harmonie avec la nature. La lettre a été présentée aux pourparlers de Paris sur le climat.

"Nous nous tournons vers le passé pour voir comment les civilisations s'organisaient il y a 5000 ans,  pensaient à leur engagement envers la nature et appréhendaient leur vision cosmique" rapporte Jose Arispe, un des architectes qui était au Pérou, et conseiller à l'Union Internationale des Architectes. Il s'est émerveillé des prouesses techniques comme les conduits utilisés à Caral pour fournir de l'air aux feux utilisés dans les cérémonies religieuses afin de les garder allumés.

Le système repose sur ce que les physiciens appellent aujourd'hui l'Effet Venturi, la réduction de la pression lorsqu'un fluide circule dans un espace restreint. "Nous redécouvrons les travaux d'architectes et d'ingénieurs de l'époque, lorsqu'il n'y avait pas d'instruments comme le niveau ou le fil à plomb. C'est de la grande ingénierie," continue Arispe.

Monolithe, surnommée ""Huanca", sur le site de Caral.

Les constructions dans la ville, située dans une zone d'activité sismique, disposent également de fondations flexibles, appelées "shicras", qui ressemblent à de grands paniers remplis de pierres, une technique servant à minimiser les dommages lors des tremblements de terre.

Les habitants de Caral n'avaient apparemment pas d'armes ni murs d'enceinte. "C'était une culture paisible qui sert de référence pour les générations futures" ajoute Arispe.

Ils ont aussi construit leur cité sur des terres arides afin de préserver le terrain fertile pour l'agriculture. "Cette société était très intéressée par le développement en harmonie avec la nature. Ils n'ont jamais occupé la vallée, et ne se sont pas implantés sur les terres productives. Les champs fertiles étaient des déités" explique l'archéologue péruvien, Ruth Shady, qui a mené les premières fouilles à Caral en 1996 et a attiré l'attention du monde sur le site.

Caral se situe dans la Vallée Supe, une région semi-aride à environ 200km au nord de Lima.

Le site est dominé par sept pyramides en pierre. La cité a été construite autour de deux places circulaires creuses, et les fouilles indiquent qu'il y avait des marchés réguliers qui attiraient les commerçants de toute la région.

Pêcheurs et fermiers pouvaient échanger leurs biens contre des flutes faites en os de condor, ou des coquillages, provenant de contrées aussi lointaines que l’Équateur de nos jours, pour faire des colliers.

Les fouilles pour en connaitre d'avantage sur l'histoire du site sont encore en cours.

 La cité pourrait aussi être le lieu de naissance du Quechua, qui est devenu la langue de l'empire Inca et qui perdure encore de nos jours. "C'est une civilisation parvenue de splendeur et de prestige. C'est un message pour le monde: nous pouvons vivre en harmonie avec la nature pour protéger la planète et avoir plus de respect et de relations pacifiques avec les autres cultures" ajoute Shady.

Caral a été touché par une longue sécheresse aux alentours de 1800 avant JC, forçant les habitants à abandonner la région. Après leur départ, la cité fut ensevelie sous le sable.

Source:
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5.16.2016

Les scientifiques ressuscitent une ville médiévale perdue en Pologne

Nieszawa était une cité marchande pleine de vie, habitée par plusieurs milliers de personnes provenant de différentes parties de la Couronne du Royaume de Pologne et de nombreux pays européens. Mais elle fut abandonnée quelques dizaines d'années après sa construction...

Les résultats des recherches sur le terrain ainsi que les analyses d'experts ont été publiés sous le titre: "W poszukiwaniu zaginionego miasta: 15 lat badań średniowiecznej lokalizacji Nieszawy" (à la recherche de la ville perdue: 15 années de recherche sur la localisation médiévale de Nieszawa).

"Ce qui est sans précédent est le fait que le livre se base largement sur les résultats d'études non invasives. Cela a permis d'étudier la structure urbaine et de confronter les données avec la documentation d'études précédentes et d'anciennes sources historiques" explique Piotr Wroniecki, archéologue et un des éditeurs du volume.

Reconstruction numérique artistique de la ville médiévale de Nieszawa, vue depuis le nord (auteurs: J. Zakrzewski, T. Mełnicki).


La ville était fortement développée, avec un immense marché, des parcelles avec des bâtiments et un plan de rue régulier. A l'intérieur de la cité, il y avait des bâtiments religieux, commerciaux, des espaces de production et de stockage.

Toutes ces structures ont été documentées par les archéologues, bien que les fouilles n'aient été faites qu'à très petite échelle.

La ville était protégée par le château voisin Dybów (situé aujourd'hui à Toruń), souvent visité par les rois polonais.

Nieszawa avait été créée délibérément à l'opposé de Toruń, à l'ouest de la rivière Vistula, appartenant à l'Ordre Teutonique, afin d'entrer en compétition politique et économique avec Toruń.

Le développement dynamique de Nowa Nieszawa n'a pu être stoppé par les pressions politiques ou les incursions militaires des Chevaliers Teutoniques, mais en fin de compte, la ville finira détruite et sera transférée.

Reconstruction numérique artistique de la ville médiévale de Nieszawa, vue depuis la rivière Vistula (auteurs: J. Zakrzewski, T. Mełnicki).

"Fortuitement, les reliques de la cité sont restées relativement peu affectées après cinq siècles et demie, devenant ainsi comme une sorte de capsule temporelle, jusqu'à ce que nous utilisions différentes méthodes de recherche archéologique, comprenant une étude non destructive des restes et la restauration de l'ancienne Nieszawa sur les cartes de l'histoire médiévale" ajoute Wroniecki.

On pense que la ville "perdue" de Nieszawa fut fondée en 1423 sur ordre du roi Władyslaw Jagiełło. Grâce à sa situation favorable sur la rivière Vistula, rivière frontalière croisant une importante route commerciale depuis Kujawy, traversant l'état Teutonique vers la Mer Baltique, Nowa Nieszawa s'est rapidement développée. Les maisons étaient en bois ou à colombage, mais les bâtiments importants ou religieux étaient construits en briques.


En raison de sa proximité avec la frontière de l'Ordre Teutonique, après seulement 40 ans, la ville a été abandonnée et relocalisée quelques dizaines de kilomètres plus au sud.

Le développement de Nieszawa a été stoppé par les invasions des Chevaliers Teutoniques et les citoyens de Toruń, qui en 1431 ont pillé et détruit la ville et saisi le château.

Mais, dès 1436, sous le traité de La Paix de Brest, les polonais regagnent des états à l'ouest de la rivière. En 1454, la situation politique change suite au soulèvement de la bourgeoisie prussienne contre les autorités des Chevaliers Teutoniques.

Après s'être soumis à l'autorité du roi polonais, les citoyens de Toruń, qui exigeaient sans cesse la destruction de Nieszawa, reçurent la promesse de Casimir de la destruction de ce centre compétitif dans les trois ans. Le roi jouait avec le temps, mais en automne 1462, la destruction de Nowa Nieszawa devint une réalité.

Nieszawa a été reconstruite et a survécu jusqu'à nos jours à environ 30km au sud-est de son lieu d'origine. "De nombreuses années de recherche archéologique ont permis de montrer que les efforts mis dans l'emplacement de New Nieszawa faisaient partie d'une stratégie économique et politique complexe mise en place contre l'Ordre Teutonique, et cherchait à dominer le commerce dans la région de Vistula. Bien que Nieszawa ait disparu, sa présence dans les environs de Toruń a pu contribuer à une reprise éventuelle de Toruń par le Royaume Polonais" résume Wroniecki.

Interprétation archéologique de la télédétection et des données géophysiques (P. Wroniecki)

La monographie publiée est un travail collectif comprenant des études thématiques faites par le groupe de chercheurs qui a étudié le site au cours de la dernière décennie.
Elle présente non seulement les résultats spectaculaires des études non-invasives (dont les relevés aériens et magnétiques), mais aussi les résultats des analyses historiques et géomorphologiques (permettant de déterminer les conditions naturelles d'alors). Le texte est accompagné de reconstructions numériques artistiques en 3D de Nowa Nieszawa.

La monographie a été produite par la branche de l'Association Scientifique des Archéologues Polonais de Łódź, et l'Institut d'Archéologie de l'Université de Łódz. La publication a été possible grâce au financement du Ministère de la Culture et du Patrimoine National dans le cadre du programme du Patrimoine Culturel.

Une version électronique du livre sera bientôt disponible en téléchargement ici: www.staranieszawa.pl

Vidéo de la reconstitution 3D:


Source:

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5.11.2016

Amphipolis: une inscription incomplète relance le débat sur l'appartenance du tombeau

Une inscription incomplète pourrait relancer le débat concernant l'identité du propriétaire de la tombe remontant à la période d'Alexandre le Grand; cela fait suite à une nouvelle recherche sur les blocs du mur de soutènement circulaire du mystérieux tertre.

Le tombeau a été ouvert il y a 18 mois dans le nord de la Grèce. Daté entre 325 avant JC (deux ans avant la mort d'Alexandre le Grand) et 300 avant JC, il se trouve à Amphipolis, à l'est de Thessalonique, et a été annoncé comme étant le plus grand dans le monde grec avec près de 500m de circonférence.

Le croquis de l'inscription présenté par les archéologues grecs. En-dessous, la reconstruction de Chugg sur une photo montre comment la lettre Π de ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ a été coupée du bloc lorsqu'il a été raccourci. Andrew Chugg (caractères rouges dans l'inscription); American School of Classical Studies at Athens (photo du bas)

D'après l'auteur de l'étude, Andrew Chugg, une lettre Π, ou pi, manquante rejette clairement la théorie des archéologues liant le monument à Héphaestion, ami et général d'Alexandre le Grand.

Chugg explique que les blocs, découpés à l'origine pour des monuments dédiés à Héphaestion, sur ordre d'Alexandre, ont simplement été ré-utilisés pour construire ce tombeau massif quelques années après la mort du roi macédonien.

En octobre dernier, l'archéologue Katerina Peristeri avait annoncé lors d'une conférence à Thessalonique que trois inscriptions concernaient la personne commémorée à l'origine par le mystérieux monument. "Il y a des chances que ce soit un culte héroïque dédié à Héphaestion" avait-elle dit.

L'annonce avait été faite à la fin d'une passionnante exploration qui s'est déroulée pendant des mois, dévoilant d'énormes sphinx décapités, des murs gardés par des statues colossales et le sol décoré avec de superbes mosaïques (Photos: Un énorme tombeau mis au jour sur le site d'Amphipolis en Grèce)

Vue d'artiste sur la reconstruction du tertre d'Amphipolis. Source: Greek Minsitry of Culture 


A la fin des fouilles, des fragments d'ossement avaient été trouvés. Ils appartenaient à au moins cinq individus identifiés comme étant une femme, deux hommes, un nouveau-né et un adulte incinéré dont le genre n'a pu être identifié.


Le monogramme concernant Héphaestion provient de trois inscriptions qui ont été décodées ainsi: ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ ΗΦΑΙΣΤΙΩΝ ΑΝΤ. D'après Peristeri et son équipe cela signifiait: "Moi, Antigonus j'ai reçu le matériel de construction pour l'érection d'un monument en l'honneur d'Héphaestion".

Lors de sa présentation, Peristeri avait montré des croquis et des photos de deux inscriptions qui se lisent ΑΡΕΛΑΒΟΝ. Le mot avait supposé être ΠΑΡΕΛΑΒΟΝ, signifiant "reçu par" ou "reçu pour".

"Ils ont laissé un espace vide dans leur dessin. Tout le monde pensait que Π n'était simplement pas sur la pierre du bloc" explique Chugg qui a également écrit: "The Quest for the Tomb of Alexander the Great".


Source:

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5.08.2016

Une cité Maya aurait été découverte par un jeune québecois à partir de sa théorie des constellations

Mise à jour03/05/17
William Gadoury, un adolescent québecois aurait découvert une nouvelle cité Maya dans le Yucatan.

Partant de l'hypothèse que les villes mayas se positionnaient en fonction des constellations, il a analysé 22 d'entre elles (décrites dans le Codex Tro-Cortesianus ou Codex de Madrid) et a pu y faire correspondre 117 cités mayas.

Une cité Maya aurait été découverte par un jeune québecois à partir de sa théorie des constellations
William Gadoury, auteur de la théorie et de la découverte. Photo Le Journal de Montréal, Martin Chevalier

C'est en étudiant une 23ème constellation de trois étoiles qu'il s'est aperçu que seulement deux villes mayas correspondaient.

Gadoury a donc analysé des images satellites pour déterminer la position d'une 118ème cité maya: K’ÀAK’ CHI’ ("Bouche de feu"). Le Dr Armand Larocque, géographe à l'université de Brunswick et spécialiste en télédétection a pu confirmer que l'on distinguait une pyramide et une trentaine de bâtiments: "l’utilisation d’images satellites, ainsi que l’apport du traitement d’images numériques ont permis de faire ressortir ces structures et de confirmer leur possible existence".


Structure identifiée par le Le Dr Armand Larocque


Il reste maintenant à aller voir sur place pour confirmer cette découverte. Sa théorie, si elle est confirmée, pourrait en outre apporter un éclairage nouveau sur la civilisation Maya.

Merci à Audric pour cette info !
Source:

Mise à jour du 20/05/16: voici une actualisation des articles au sujet de cette affaire dans l'ordre Chronologique

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5.06.2016

Le "Hobbit" de Florès: la controverse continue

Une étude menée en France a conclu, en se basant sur l'examen d'un crâne d'un spécimen attribué à Homo Floresiensis, que les caractéristiques crâniennes ne correspondaient pas avec celles de l'homme moderne, Homo Sapiens.

Révision de quelques caractères internes de LB1 © Antoine Balzeau-CNRS/MNHN

Antoine Balzeau du Muséum National d'Histoire Naturelle, ainsi que Philippe Charlier de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ)/Université Paris-Descartes, ont mené une étude médicale sur le crâne Liang Bua  (LB1), considéré comme étant l'holotype (spécimen de référence ayant servi à la description d'une nouvelle espèce) d'Homo Floresiensis. Ils ont utilisé la microtomographie à rayons X (micro-CT) sur l'épaisseur de la voûte crânienne et sur la configuration structurelle crânienne.

Ils ont constaté que le crâne ne partageait pas de traits communs avec les hommes modernes, mais qu'il avait des traits plus caractéristiques d'un ancien hominidé comme Homo Erectus, une espèce disparue qui serait la première espèce humaine à sortir d'Afrique*.

Homo Floresiensis, communément appelé le "Hobbit" en raison de sa petite taille et de ses pieds caractéristiques et que l'on pensait être une probable espèce humaine éteinte, a fait sensation dans les médias en 2003 après sa découverte sur l’île indonésienne de Florès. Il avait été mis au jour une équipe d'archéologues australo-indonésiens cherchant des traces de la migration humaine originale d'Homo Sapiens d'Asie vers l'Australie.

Les restent consistent en des squelettes partiels de neufs individus, dont un crâne complet, appelé LB1. 

A ce jour, l'affaire reste ancrée dans la controverse et le débat scientifique,

Un individu "Hobbit" devait faire à peine 1.1m de haut, avait un petit cerveau, plus proche de celui d'un ancien hominidé. Le plus troublant a été de découvrir que les restes dataient d'une période relativement récente (probablement 12000 ans).
La grotte où ont été retrouvés les restes d'Homo floresiensis en 2003, Lian Bua, Flores, Indonésie.  Rosino, Wikimedia Commons

A côté des restes de squelettes ont été récupérés des outils en pierre datant de 94000 à 13000 ans.

Certains scientifiques ont suggéré après examen que le "Hobbit" était un homme moderne ayant souffert de microcéphalie et de maladie, entraînant ces singularités physiques.

D'autres études, cependant, étaient contre cette hypothèse. Cette dernière étude apporte de nouvelles découvertes suggérant que ces fossiles ne présentent pas de caractéristiques pathologiques et sont bien ceux d'une espèce humaine éteinte.

L'étude a été publiée dans le  Journal of Human Evolution.

*Homo Erectus: depuis 1991, Bernard Wood, a proposé de désigner sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain de fossiles d’Homo erectus. Dans cette optique, Homo erectus était désormais considéré comme exclusivement eurasiatique.

Sources:

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5.04.2016

Les lignes de Nasca observées par le radar aéroporté de la NASA

D'après la NASA, "UAVSAR est un avion radar utilisé pour l'étude des tremblements de terre, des volcans, de la végétation, de l'hydrologie, de la glace et autres caractéristiques terrestres".

L'instrument est actuellement embarqué sur un C-20A de la NASA. En survolant plusieurs fois la même zone, l'UAVSAR* permet de voir comment elle évolue. Le pilote automatique de précision contrôle l'avion afin qu'il suive le même chemin à 10m près. A l'aide de la technique de l'interférométrie radar, deux images UAVSAR de la même zone permettent de montrer les changements.

D'après Bruce Chapman du Jet Propulsion Laboratory de la NASA: "l'UAVSAR est idéalement adapté pour observer le site de Nazca car la région n'a pratiquement pas de végétation ni de précipitation quelques soient les années, ce qui signifie que les perturbations naturelles sont minimes".

Les données collectées par l'UAVSAR au Pérou aideront les autorités à remplir pour la première fois le catalogue de ces dessins millénaires tracés sur le sol dans et autour du site de Nasca. Cela leur donnera aussi un nouvel outil pour protéger ces constructions fragiles à la fois des négligences humaines et des perturbations naturelles.


L'image tout en haut montre une portion d'une grande mesa (plateau ou grande butte à sommet plat et aux versants abrupts) dans une image Google earth. Des ravines entourent la mesa ou le peuple Nasca a créé des lignes de plusieurs kilomètres de long, d'énormes polygones, et des représentations animales, simplement en déplaçant les pierres.

Une forme appelée le Colibri est faiblement visible au-dessus et à gauche de la ligne blanche donnant l'échelle, son long bec termine en-dessous d'une route qui traverse en diagonale du coin droit de l'image vers le centre.

Dans l'image radar synthétique du même site (image en-dessous), les zones de perturbations apparaissent en plus sombres. On peut ainsi voir de grandes zones de perturbation autour du Colibri ainsi qu'un chemin allant vers le bas du ravin directement au-dessus du glyphe. 

Cette étude a été publiée dans le journal Conservation and Management of Archaeological Sites.

*UAVSAR: Uninhabited Aerial Vehicle Synthetic Aperture Radar

Relecture par Marion Juglin
Source:

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5.02.2016

Des forts de l'âge du fer en Europe ont été vitrifiés volontairement

Des scientifiques rapportent que de nombreux restes de forts de l'âge du fer qui recouvrent le paysage d'Europe de l'Ouest montrent qu'ils ont été intentionnellement incendiés par leurs constructeurs et non pas au cours d'intentions destructrices menées par des attaques ennemies.

Restes du fort de l'âge du fer, Kinnoull Hill Perth, Ecosse. Aaron Bradley, Wikimedia Commons

Une équipe de scientifiques, menée par Fabian Wadsworth de l'Université Louis-et-Maximilien de Munich en Allemagne, a fait des expériences sur du grès de Darley Dale, largement utilisé dans les constructions des forts de l'âge du fer (1200 avant JC à 100 après JC), en brûlant des échantillons et en analysant les résultats.

Les tests ont copié les effets notés dans les échantillons provenant de forts vitrifiés en Europe de l'Ouest. La vitrification est la fusion et le durcissement qui résultent des éléments constitutifs des matériaux soumis à des niveaux élevés de chaleur.

Ces résultats et l'explication proposée pour la vitrification des forts de l'âge du fer remettent en cause l'hypothèse de longue date selon laquelle tous les forts montrant ces caractéristiques avaient subi des intentions destructrices par des forces extérieures lors d'un combat.

Selon les auteurs, l'étude apporte une nouvelle crédibilité à une hypothèse longtemps rejetée selon laquelle au moins certains forts ont été volontairement incendiés par leurs constructeurs afin de fortifier les murs.

Wadsworth et ses collègues ajoutent, cependant, que la lithologie de chaque fort de l'âge du fer à travers l'Europe doit être étudiée afin de déterminer l'effet du feu sur chacun d'entre eux.

L'étude est publiée en détail dans  le Journal of Archaeological Science:

Relecture par Marion Juglin
Source: