8.18.2017

Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales dans les Alpes

Un récipient en bois de l'âge du bronze a été découvert dans une plaque glaciaire à 2650m d'altitude, dans les Alpes suisses. Cette trouvaille fortuite devrait aider les archéologues à mieux comprendre la propagation et exploitation des céréales.

Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales
La boite en bois de l'âge du bronze a été trouvée à 2650m d'altitude dans les Alpes suisses. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern

L'équipe d'archéologues s'attendait à mettre au jour un résidus de lait laissé dans le récipient (peut-être une sorte de bouillie de farine abandonnée par un chasseur ou un berger traversant un passage alpin enneigé). Mais les biomarqueurs à base de lipides, appelés alkylrésorcinol, concernaient du blé complet ou du seigle.


La découverte de ces biomarqueurs dans les résidus pourraient être utilisés comme un nouvel outil pour aider les archéologues à cartographier et tracer le développement du début de l'agriculture en Eurasie.


La domestication des plantes, telles que le blé, a été l'une des étapes évolutive et culturelle la plus importante pour notre espèce; mais la preuve directe de leur utilisation dans les anciennes pratiques culinaires et économies est difficilement saisissable. Les plantes se dégradent vite dans les dépôts archéologiques, c'est pourquoi, les archéologues utilisent de plus en plus des techniques moléculaires pour chercher leurs restes.

Le Dr André Colonese, de BioArCh, département d'archéologie de l'Université d'York rapporte ainsi: "nous n'avons pas trouvé de trace de lait, mais nous avons trouvé ces lipides phénoliques qui n'ont jamais été rapportés jusqu'ici dans un artéfact archéologique; ils sont abondants dans le son des céréales de blé et de seigle (...) C'est une découverte extraordinaire si l'on considère que de toutes les plantes domestiques, le blé est la céréale la plus cultivée au monde et la principale source de céréale alimentaire pour les hommes, et que l'on retrouve au cœur de nombreuses traditions culinaires contemporaines. 
L'un des plus grands défis dans l'analyse des lipides en archéologie a été de trouver des biomarqueurs pour les plantes. Il y en a très peu et ne se conservent pas très bien dans les anciens artéfacts. Vous pouvez imaginer la pertinence de cette étude car nous avons maintenant un nouvel outil pour suivre l'utilisation culinaire ancienne des céréales. La prochaine étape est de les trouver dans les objets en céramiques"
Découverte d'une boite en bois de l'âge du bronze contenant des céréales
Les chercheurs ont découvertes des biomarqueurs à base de lipides dans le récipient. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern.

L'équipe a combiné des analysés microscopiques et moléculaires pour identifier les lipides et protéines en utilisant la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (en anglais Gas chromatography-mass spectrometry ou GC-MS), une technique habituelle pour les objets en céramique.


Sur les 30 dernières années, des milliers d'artéfacts en céramique d'Europe ont été analysés pour leur contenu moléculaire, beaucoup ont révélé des traces de lait et de produits carnés, mais presque aucune preuve de céréale.


Le Dr Jessica Hendy de l'Institut Max Planck ajoute ainsi: "les traces de céréales viennent de la détection des lipides, mais aussi des protéines encore préservées. Cette analyse a permis de nous dire que ce récipient ne contenait pas un mais deux types de céréales (grains de blé et grains d'orge ou de seigle). En combinant ces deux types d'analyses moléculaires, et avec la microscopie, c'est la preuve que les céréales étaient transportées à travers ce col alpin.
La détection des marqueurs moléculaires pour les céréales a également des implications pour l'étude du début de l'agriculture. Cela nous permet de reconstituer quand et où cette importante céréale alimentaire s'est propagée à travers l'Europe.".

Pour le Dr Francesco Carrer, de l’Université de Newcastle, "Cette découverte apporte un nouvel éclairage sur la vie des communautés préhistoriques alpines, et sur leurs liens avec les très hautes altitudes. Les gens voyageant à travers les cols alpins transportaient de la nourriture pour leur périple, comme les randonneurs actuels. Cette nouvelle étude contribue à comprendre quelle nourriture ils considéraient comme la plus adaptée pour leur voyage à travers les Alpes."

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8.11.2017

Crémation et démembrement faisaient partie des anciennes pratiques funéraires irlandaises

De nouveaux aperçus du mode de vie, et des rites funéraires, de l'ancien peuple irlandais ont été fournis grâce à des études funéraires menées par un chercheur du département d'anatomie de l'Université d'Otago en Nouvel-Zélande.

Les découvertes, qui ont été publiées dans le journal Bioarchaeology International, font partie d'un projet d'application de techniques modernes et de questions de recherche sur des restes humains qui ont été mis au jour il y a plus de 100 ans.

Crémation et démembrement faisaient partie des anciennes pratiques funréaires irlandaises
Cairn K fait partie d'un complexe de tombeaux à couloir vieux de 5000 ans à Carrowkeel en Irlande. Image: Sam Moore

L'article, dont l'auteur principal est le Dr Jonny Geber, se focalise sur les complexes de tombeaux à couloir vieux de 5000 ans à Carrowkeel, dans le comté de Sligo dans le nord-ouest de l'Irlande. Il s'agit de l'un des paysages rituels les plus impressionnants en Europe, et pourtant, il reste relativement mal connu.

L'équipe de recherche a analysé les ossements de sept tombeaux à couloir qui comprenaient à la fois des restes humains non brûlés et d'autres incinérés d'environ 40 individus.


On en sait encore très peu sur les populations de l'âge de pierre.


Le Dr Geber et ses collègues ont déterminé que les ossements non incinérés provenaient de démembrements: "nous avons trouvé des traces de coupes faites par des outils en pierre au niveau des tendons et ligaments autour des articulations principales, tels que l'épaule, le coude, la hanche, la cheville"

Il pense que ces nouveaux éléments suggèrent qu'un rite funéraire complexe avait lieu à Carrowkeel. Cela impliquait un rite funéraire qui mettait l'accent sur la «déconstruction» du corps: "Cela semble impliquer que les corps des morts étaient traités par leurs parents et leur communauté de diverses façons, dont la crémation et le démembrement. Cela a probablement été fait dans le but d'aider les âmes des morts à atteindre les prochaines étapes de leur existence."

Cette étude a pu montrer que le complexe de Carrowkeel était probablement un endroit d'une très haute importance dans la société néolithique en Irlande, et qui permettait interaction et connexion spirituelle avec les ancêtres.

Les éléments recueillis suggèrent que les populations du néolithique ont pu partager des croyances et idéologies similaires, concernant le traitement des morts, avec les communautés au-delà de la mer d'Irlande, selon les chercheurs.



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8.09.2017

Sainte-Colombe: un site romain exceptionnel découvert près de Vienne

La "petite Pompéï", c'est ainsi que les archéologues ont surnommé ce qui se révèle être tout un quartier romain antique découvert à la périphérie de la ville de Vienne. On y trouve des vestiges remarquablement bien conservés de maisons de luxe et de bâtiments publics.

"Nous avons beaucoup de chance. C'est sans nul doute la fouille d'un site romain la plus exceptionnelle en 40 ou 50 ans." rapporte Benjamin Clément, archéologue en charge des fouilles sur les rives du Rhône, à environ 30km au sud de Lyon.

Sainte-Colombe: un site romain exceptionnel découvert près de Vienne
Un aperçu du site de Sainte-Colombe

La ville de Vienne, réputée pour son théâtre et temple romain, était un centre important sur la route reliant la Gaule au nord et la province romaine de Gallia Narbonensis dans le sud..

Le site de Sainte-Colombe a été mis au jour sur un terrain en attente de construction d'un ensemble résidentiel, il couvre une zone de presque 7000m². C'est une grande découverte inhabituelle dans une région urbanisée.

L'endroit, qui comprend des habitations datant du premier siècle après JC, aurait été habité pendant 300 ans avant d'être abandonné après une série d'incendies. Beaucoup d'objets restés sur place lorsque les habitatnts sont partis sont conservés, transformant le lieu en une "réelle petite Pompéï" d'après Clément.

Parmi les structures qui ont partiellement survécu, il y a une grande maison surnommée la Maison Bacchanale, après la découverte d'un carrelage représentant une procession de ménades (les dévotes du dieu du vin, connu sous le nom de Dionysos ou Bacchus) et de joyeuses créatures mi-homme, mi-chèvre, connues sous le nom de satyres.

Un incendie a ravagé le premier étage, le toit et le balcon de la somptueuse demeure qui avait des balustrades, des carrelages en marbre, de grands jardins et un système d'approvisionnement en eau. Des parties de la structure effondrée ont cependant survécu.

Les archéologues pensent que la bâtisse appartenait à un riche marchand. "Nous allons pouvoir restaurer cette maison du sol au plafond" estime Clément.

Un archéologue travaille sur une mosaïque sur le site de Sainte-Colombe. Photo: Jean-Philippe Ksiazek/AFP/Getty Images 

Dans une autre maison, une superbe mosaïque dépeint Thalie dénudée, muse de la comédie, en train d'être enlevée par un Pan lubrique, dieu des satyres.

Les mosaïques doivent retirées avec d'infinies précautions afin d'être restaurées pour pouvoir les exposer dans le musée de la civilisation gallo-romaine de Vienne en 2019.

Parmi les autres découvertes, il y a un grand bâtiment public avec une fontaine ornée dune statue d'Hercules le tout construit sur le site d'un ancien marché. Clément pense que cela devait être la maison d'une école de philosophie.

Les fouilles qui ont commencé en avril pour se terminer vers mi-septembre ont été repoussées par l'Etat jusqu'à la fin de l'année pour pouvoir faire d'autres découvertes.

Dans les mois à venir, l'équipe de Clément va fouiller des parties plus anciennes du site et explorer une zone contenant des ateliers.

Merci à Fannie et Audric pour l'info !


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Les photos du site et des découvertes:
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8.02.2017

Un ancien mausolée en passe d'être submergé déplacé sur 2km en Turquie

Le 12 mai 2017, le tombeau de Zeynel Bey est arrivé sur son nouvel emplacement à Hasankeyf en Turquie.

Un ancien mausolée en passe d'être submergé déplacé sur 2km

Construit en 1475, par un dirigeant turc pour commémorer la mort de son fils au cours d'une bataille, la tour en forme de dôme a été déplacée de son site d'origine dans la ville de Hasankeyf, vieille de 12000 ans, vers un nouveau parc culturel à près de 2km et 60m plus haut.

Le tombeau, pesant 1100 tonnes, a été enlevé de l'endroit où il était en raison d'un immense réservoir qui doit inonder la vallée du Tigre, lorsque le barrage d'Ilisu sera opérationnel.

Le mausolée est un exemple frappant de l'architecture historique anatolienne. Avec une double paroi pour la ventilation, 15m de haut et près de 8m de diamètre, un travail de carrelage complexe et sa position dominante sur la rivière du Tigre, cette tour constitue l'une des principales attractions touristiques de la région.


Les ingénieurs et conservateurs ont étudié plusieurs options, dont celle d'inonder la tombe, de construire un bunker de béton autour d'elle, et de la rendre accessible par un tunnel sous-marin de trois kilomètres avec un système de rails.


Finalement, le choix de déplacer la structure est privilégié


Cependant, même après que le gouvernement turc ait donné son feu vert à la relocalisation, il restait certains obstacles. "Comme d'habitude les choses ne passent pas comme vous les prévoyez" rapporte Ahmet Turer, ingénieur civil qui a aidé à superviser le projet, "Le jour du déplacement, nous avons eu plusieurs soucis".

Des dizaines d'équipes avaient commencé par forer pour insérer des poutres de support horizontales à la base du tombeau afin d'obtenir une nouvelle base en béton. Des vérins hydrauliques ont ensuite soulevé la base ainsi que la tour, afin de pouvoir la mettre sur un véhicule spécifique (SPM-T)

Mais en haut de la route construite spécialement pour ce déplacement, les générateurs sont tombés en panne de gaz; de plus, le système destiné à surveiller la stabilité de la structure pendant le transport ne fonctionnait pas, et enfin l'un des pneus avait crevé.

Turer et les autres ingénieurs ont décidé de continuer. Le plein de gaz a été fait, un système de surveillance de secours mis en place et la roue défectueuse enlevée. Le mausolée a alors commencé sa lente ascension. Cela a pris plus de 3h30 pour atteindre le nouveau site, où le tombeau a été installé avec succès.

Les ingénieurs ont installé à la base un système d'isolation qui doit absorber les chocs sismiques et protéger la tour des futurs tremblements de terre. Les travaux de restauration sont encore en cours sur le nouveau site.

Les ossements de Zeynel Bey, qui ont été étudiés il y a plusieurs années et gardés hors du site pour empêcher le pillage, seront ré-enterrés.

Il existe des plans pour huit autres bâtiments historiques qui doivent être transférés sur ce nouveau site, appelé Parc Culturel Hasankeyf. Mais Turer doute que ces relocalisations se fassent: plusieurs structures sont de l'autre côté de la rivière du Tigre, dont presque intransportable, et le temps risque d'être trop court.

Vidéo montrant le transport du mausolée:

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7.27.2017

Un impressionnant autel dédié au culte du soleil découvert en Chine

Dans un coin reculé du nord-ouest de la Chine, un autel du soleil récemment étudié et vieux de 3000 ans, apporte de nouveaux indices sur la façon dont les cultures tribales de la région pratiquaient la religion il y a des milliers d'années.

Un impressionant autel dédié au culte du soleil découvert en Chine
La structure dans une région reculée du nord-ouest de la Chine fait 100 mètres de diamètre

Les ruines ont été découvertes en 1993, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, mais n'avaient pas fait l'objet de fouilles jusqu'à l'année dernière.

Les archéologues peuvent dorénavant confirmer leurs premiers soupçons: le site était bien utilisé comme un autel dédié au culte du soleil au cours de l'âge du bronze.

Les nomades vivaient autrefois dans ces prairies, qui se situent entre le Kazakhstan et la Mongolie.

Alors que des autels du soleil similaires ont été trouvés à l'est, le complexe du Xinjiang est unique dans cette région. L'autel lui-même se compose de trois cercles de pierres stratifiés. Le diamètre extérieur du plus grand cercle fait 100m, et les archéologues pensent que cela suggère que les hommes ont utilisés des chevaux pour transporter les pierres sur des kilomètres.

D'après les spécialistes, cette découverte est importante car elle suggère un puissant lien culturel entre la région nomade et les anciennes dynasties dirigeantes chinoises.

"Cela prouve que la culture de cette plaine centrale avait déjà longtemps atteint le pied du mont Tianshan, dans les prairies de Bayanbulak, le point d’étranglement de la Route de la Soie" rapporte Liu Chuanming, l'un des archéologues étudiant les ruines. La Route de la Soie et apparue environ 100 ans avant le premier siècle lors de la dynastie des Han, lorsqu'elle fut établie par le diplomate chinois Zhang Quian. La route, qui a perduré jusqu'au 15ème siècle, a répandu le commerce, l'économie et la culture.

L'autel du soleil était une pratique courante parmi les nombreuses cultures qui existaient au cours de cette période. "Depuis les temps anciens, toutes les civilisations du continent eurasien utilisaient des formes circulaires pour représenter le soleil. Les yourtes mongoles ont la même structure que l'autel." explique l'archéologue Wu Xinhua; il explique ainsi que les trois tresses du plafond représentent le ciel, la lumière et le culte du soleil.

Il a aussi noté des similarités avec le Temple du Ciel de Pékin, qui se caractérise par des couches de planchers circulaires. Ce temple est vu aujourd’hui comme appartenant à la religion taoïste, cependant, à l'époque où il fut construit il était utilisé pour le culte pré-taoïste du paradis et du soleil. Le culte du paradis est considéré comme l'une des plus anciennes formes de religion en Chine, et des monticules étaient fréquemment utilisés pour des cérémonies élaborées et des sacrifices.

Le but exact de l'autel du soleil du Xinjiang reste cependant à identifier. Le culte du soleil était aussi courant parmi les civilisations des régions africaines et indo-européennes.

Les archéologues vont continuer les fouilles de l'autel afin d'en apprendre plus sur l'histoire de l'ancienne Route de la Soie.


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7.22.2017

Une grande Domus mise au jour à Auch


Une vaste et luxueuse demeure romaine a été mise au jour à Auch, dans le Gers; elle comprenait des thermes ainsi que de magnifiques mosaïques.

Je vous partage ici les images de ces découvertes, vous trouverez d'avantage d'informations sur ces deux liens:


Une grande Domus mise au jour à Auch
Vue du chantier de fouilles de la vaste demeure aristocratique à Auch. Les archéologues de l’INRAP ont mis au jour sept pièces dont certaines décorées de mosaïques au sol. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
De nombreuses mosaïques intègrent des motifs floraux que du style « aquitain » qui s’est développé dans le sud-ouest de la Gaule à la fin de l’Antiquité. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
 Détail d’une mosaïque montrant une frise de vagues. Photo: INRAP

Une grande Domus mise au jour à Auch
 Un canthare ou cantarôsse. Photo: INRAP

Le plancher de la demeure était posé sur des piles de briques carrées, afin de créer un volume vide dans lequel circulait de l’air chaud depuis un foyer. Il y avait aussi de petits thermes privés (en haut sur la photo). Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
Ce lion sculpté découvert à l’extérieur de la maison fait partie des rares objets découvertes sur le site. Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
 Le lion était en plusieurs morceaux, avec des pattes (et probablement des ailes car il y a des trous sur les flancs de l’animal), fixées par dessous, qui n’ont pas été retrouvées. Photo: INRAP

Une vaste demeure aristocratique antique mise au jour à Auch
 Détail de la tête du lion finement sculptée. Au total le lion mesure à peine plus de 5 centimètres ! Photo: INRAP


Merci à Quentin pour l'info !

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7.17.2017

Les aborigènes australiens étaient-ils agriculteurs ?

Alors que les données historiques suggéraient que les aborigènes d'Australie devaient vivre dans des implantations permanentes, les scientifiques estimaient, jusqu'ici, qu'il y avait peu de preuves archéologiques permettant de justifier cette hypothèse.

Cependant, dans la région reculée du Queensland, paysage de terre rouge et rocailleux, une découverte archéologique soulève des questions concernant l'hypothèse de groupes aborigènes nomades chasseurs cueilleurs.

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ? 
Les archéologues espèrent que la mise au jour d'un squelette humain apportera de nouvelles histoires sur la vie des anciens aborigènes. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Une collaboration unique entre des propriétaires traditionnels Mithaka, des vétérans de l'armée et des scientifiques, à permis de mettre à jour des squelettes et des cercles de pierre dont les experts estiment que cela pourrait apporter un nouvel éclairage sur la vie des anciens aborigènes.


"La moitié de l'individu a été emportée, c'est donc une fouille de sauvetage" rapporte le Dr Michael Westaway de l'Université Griffith, "nous essayons de retrouver les restes qui ont encore in situ, et nous tentons de déterminer l'âge de cette personne, depuis combien de temps elle a été enterrée; et nous essayons de donner un aperçu de ce que ces gens faisaient à cet endroit".

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les restes du squelette devraient aider les archéologues à dépeindre ce que les aborigènes australiens mangeaient, et s'ils se déplaçaient pour la nourriture. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

Le Dr Westaway a trouvé des réponses: "nous ne connaissons pas encore l'ancienneté de la tombe...mais les restes semblent être ceux d'un jeune homme."

Le squelette n'est pas la seule chose qui a retenu l'attention des experts. Des paléontologues et des géochronologues ont travaillé avec des aborigènes locaux pour lancer des drones à la recherche de preuves suggérant d'anciennes traces de vie. "Nous avons un drone pour avoir une vue aérienne de l'ensemble, et pour déterminer à quoi servaient ces sites et comment les aborigènes les utilisaient" explique George Gorringe, ainée traditionnel Mithaka, "ma théorie à cette étape est, je pense, que c'est une sorte de tertre cérémoniel. Nous ne savons pas si ce sont des hommes ou des femmes, mais nous le saurons en cours de recherche."


Une vie de villageois


Pour le Dr Westaway, le cercle de pierre raconte une histoire différente: "Ce qui est réellement extraordinaire sur cet endroit, c'est sa complexité ainsi que l'étendue et l'ampleur de l'archéologie en cours. Les sites eux-mêmes s'étendent sur plusieurs kilomètres carrés, et il y a une division de l'activité; il y a donc beaucoup de choses différentes sur ces sites."

Cette division de l'activité a donné de quoi réfléchir aux scientifiques...

Australie: les aborigènes étaient-ils des agrculteurs ?
Les cercles de pierres soulèvent des questions concernant les schémas de migration des aborigènes australiens. Photo: ABC Western Queensland: Harriet Tatham

"Il y a généralement une idée selon laquelle l'Australie était un continent de chasseurs cueilleurs, mais ce que nous voyons dans ce paysage, est la preuve complète de broyage et de traitement des semences" ajoute le Dr Westaway, "nous voyons que ces grands sites complexes  ressemblent presque à des villages. Si cela se révèle être quelque chose dans ce genre, et bien cela va changer complètement notre façon de voir le style de vie aborigène avant l'arrivée des européens."

Pour Mr Gorringe, c'est une grande nouvelle qui doit être sauvegardée. "si nous ne le faisons pas et laissons passer, tout sera perdu. La façon traditionnelle, le bouche-à-oreille, ne fonctionne plus car nous ne sommes plus assez nombreux. La plupart des anciens sont décédés et ils n'ont pas transmis cela, aussi, si nous pouvons le faire maintenant, nous sauverons la prochaine génération des troubles que nous avons eu au cours de ces années".


Depuis quelque temps déjà, l'auteur aborigène Bruce Pascoe bat en brèche l'idée reçue des aborigènes chasseurs cueilleurs et montre qu'ils étaient aussi des agriculteurs (voir à ce sujet l'article sur France Info: Australie: les Aborigènes, déjà agriculteurs il y a 15 000 ans)


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7.13.2017

Un tunnel découvert sous la place de la pyramide de la lune à Teotihuacan

Des archéologues mexicains ont découvert un tunnel sous la place de la lune sur le site archéologique de Teotihuacan. Il symboliserait le monde souterrain d'après l'INAH (National Anthropology and History Institute).

Un tunnel découvert sous la place de la lune à Teotihuacan
La pyramide de la Lune. Credit: Melitón Tapia/INAH

Une équipe spécialisée de l'INAH, travaillant avec l'Université Autonome de Mexico (UNAM), a mené une étude pour confirmer l'existence et la profondeur d'un tunnel dont on estimait qu'il allait du centre de la place de la lune jusqu'à la pyramide de la Lune.

Veronica Ortega, directrice du Plaza of the Moon Integrated Conservation Project, rapporte que la découverte confirme que les habitants de Teotihuacan appliquaient le même modèle de construction de tunnels que sur d'autres sites.

Les tests menés en début juin indiquent que le tunnel rectiligne est à une profondeur de 10 mètres, d'après Denisse Argote Espino, géophysicien de l'INAH.

Les résultats initiaux ont montré que la pyramide de la Lune, comme la pyramide du Soleil et le temple de Quetzalcoatl,  pouvait avoir un tunnel en-dessous. C'est l'archéologue Jorge Acosta qui avait trouvé le tunnel sous la pyramide du Soleil dans les années 1970.

Un tunnel découvert sous la place de la pyramide de la lune à Teotihuacan
Les chercheurs ont placé des électrodes sous terre devant l'ancien temple afin de cartographier le courant électrique circulant dans tout le sol. Credit: Melitón Tapia/INAH

Une fois l'existence du tunnel sous la pyramide de la lune confirmée, les archéologues prévoient de l'explorer, précise Ortega, experte sur les civilisation mésoaméricaines. Les archéologues pourront utiliser l'étude pour déterminer s'il y a d'autres tunnels aux alentours de la pyramide de la Lune.

Teotihuacan, situé à environ 40km au nord de Mexico, est un site du patrimoine mondial. Ses plus importants monuments auraient été construits  aux alentours de 200 après JC. La ville a ensuite prospéré pendant 400 ans, jusqu'à un effondrement soudain au milieu du 7ème siècle.

L'avenue des Morts, la longue et large route qui relie la Ciudadela à la pyramide de la Lune, était au centre de la cité.

Teotihuacan abrite aussi la Pyramide du Soleil, la troisième plus grande pyramide au monde.


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