4.30.2015

La civilisation de l'Île de Pâques n'aurait pas connu un simple effondrement

Les scientifiques semblent s'approcher un peu plus près de la vérité concernant ce qui est arrivé aux habitants de l'Ile de Pâques, dans le sud-est du Pacifique.

Jusqu'ici, des chercheurs ont théorisé qu'une civilisation entière (les Rapa Nui) s'est effondrée soit en raison d'une forte augmentation de la population, soit d'une mauvaise gestion des terres, soit du rat polynésien, ou encore en raison d'une combinaison de ces trois éléments.

D'autres chercheurs ont fait remarquer que la population a pu aussi être décimée par la variole, la syphilis et la tuberculose introduites pas les européens au 18ème siècle.

Les mystérieuses statues Moaï érigées par les Rapa Nui de la préhistoire sur l'ïle de Pâques. Gallor Doval, Wikimedia Commons.

Mais, d'après Christopher Stevenson, de la Virginia Commonwealth University, et ses collègues, ce qui s'est passé pourrait être encore plus complexe et subtil. Ils suggèrent que "le concept "d'effondrement" est une caractérisation trompeuse des dynamiques de la population préhistorique" sur l'île.

Ils ont analysé un outil d'obsidienne et des échantillons d'éclats d'artéfacts provenant de sites situés dans des zones distinctes de l'île. Ils ont ensuite reconstruit une chronologie reflétant l'utilisation des terres de la région en tenant compte des variations pluviométriques et de la qualité du sol dans les zones d'habitat des Rapa Nui.

"Nous avons distingué des utilisation des terres différentes selon les régions, dans six zones Rapa Nui. Nous nous sommes concentrés sur trois d'entre elles pour lesquelles nous avions l'information sur le climat, les sols et l'utilisation des terres d'après de nombreuses datations par hydratation de l'obsidienne" ont écrit Stevenson et son équipe.

Globalement, les résultats indiquent, avant le contact de la population avec les européens, un déclin de la productivité dans certaines zones à proximité du littoral et de la montagne, et des hausses et baisses post-contact dans d'autres zones.

Les résultats, d'après leur étude, "plaident contre la notion d'un effondrement de toute l'ile avant contact, mais il y a bien eu un déclin de l'utilisation des terres qui fut probablement associé à un déclin de la production de nourriture".

Un jardin de pierres Rapa Nui Rock, avec le volcan Poike en arrière plan. Image courtesy of Christopher M. Stevenson.

Les Rapa Nui sont un peuple Polynésien qui représente actuellement 60% de la population de l'île de Pâques.
Leurs ancêtres préhistoriques auraient habité l'île entre 300 et 1200 de l'Ere Commune. De nombreux chercheurs suggèrent que les Rapa Nui ont eu d'anciens contacts avec l'Amérique du Sud entre 1200 et 1300 de l'Ere Commune, d'après la présence de la patate douce et de la calebasse sur l'île.

Jacon Roggeveen, un ancien explorateur Hollandais du 18ème siècle, fut le premier Européen à entrer en contact avec les Rapa Nui lorsqu'il arriva sur l'île le 5 Avril 1722.

Relecture par Marion Juglin
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4.27.2015

Teotihuacan: du mercure liquide découvert sous la pyramide du serpent à plumes


J'ai déjà publié plusieurs articles depuis la découverte sur ce qui se passe à Teotihuacan: tout d'abord en 2011, on découvrait un tunnel sous la pyramide du serpent à plumes, puis en 2013 un mini-robot trouvait des chambres sous la pyramide, et, quelques semaines plus tard de mystérieuses sphères étaient découvertes dans le tunnel... Du coup l'année dernière, on se demandait s'il n'y avait pas d'anciennes tombes à découvrir...

Et bien ce n'est pas encore le cas, mais il se pourrait que l'on s'en rapproche. En effet, le chercheur mexicain Sergio Gómez a annoncé la découverte de "grandes quantités" de mercure liquide dans une chambre sous la Pyramide du Serpent à Plumes, la troisième plus grande pyramide de Teotihuacan, la fameuse cité en ruines dans le centre du Mexique.

Image montrant le tunnel qui menerait à une tombe royale. National Institute of Anthropology and History handout file picture. (Reuters)


Gómez a passé six ans à fouiller minutieusement le tunnel, qui a été rouvert après 1800 ans. En novembre 2014, il annonçait avec son équipe la découverte de trois chambres au bout de 91 mètres de tunnel, à presque 20 mètres sous le temple.

Près de l'entrée des chambres, ils avaient trouvé un trésor d'objets singuliers: des statues en jade, les restes d'un jaguar, une boite remplie de coquillages sculptés et de balles en caoutchouc.

Après avoir avancé lentement, au fur et à mesure de leurs fouilles, dans les profondeurs du corridor sous la pyramide, luttant contre l'humidité et, à présent, portant des vêtements de protection contre les dangers de l'empoisonnement au mercure, l'équipe de Gómez explore méticuleusement les trois chambres.

Le mercure est toxique et a des effets néfastes sur le corps humain en cas d'exposition prolongée. Le mercure liquide n'avait apparemment pas de but pratique pour les anciens Mésoaméricains, bien que l'on en ait découvert sur d'autres sites. Rosemary Joyce, professeur d'anthropologue à l'Université de Californie, Berkeley, rapporte que des archéologues ont découvert du mercure sur trois autres sites en Amérique Centrale.

Gómez suppose que le mercure pourrait être un signe que son équipe est tout proche de la découverte de la première tombe royale jamais trouvée à Teotihuacan après des décennies de fouilles et des siècles de mystère entourant ses dirigeants.

Le mercure a pu symboliser une rivière du monde souterrain ou un lac, pense Gómez; une idée partagée par Annabeth Headrick, professeur à l'Université de Denver et auteur de travaux sur l'art Teotihuacan et Mésoaméricain.
Les propriétés réfléchissante du mercure liquide ressemblait peut-être "à une rivière du monde souterrain un peu comme le Styx" a ajouté Headrick, "les miroirs étaient considérés comme une façon de voir le monde surnaturel, ils étaient un moyen de deviner ce qui arriverait dans le futur. Ce devait être une sorte de rivière, même si elle est assez spectaculaire."

 Les archéologues travaillant dans le tunnel. Photograph: Handout/Reuters

Les archéologues savent que la scintillation fascinait les peuples anciens en général, et que le mercure liquide a pu être considéré comme  "quelque chose de magique... pouvant servir à des fins rituelles ou symboliques" a ajouté Joyce.

Headrick précise que le mercure n'était pas le seul objet de fascination: "beaucoup d'objets rituels étaient fait avec du mica réfléchissant", un minéral brillant qui était importé dans la région.

En 2013, les archéologues avaient découvert des sphères métalliques qu'ils avaient surnommées "boules de disco" dans une portion du tunnel près de miroirs en pyrites. "J'aimerai pouvoir comprendre toutes les choses que ces gars ont trouvé là-bas" ajoute Headrick, "mais cela est unique, et c'est pourquoi c'est difficile".

L'eau aussi était précieuse pour beaucoup de mésoaméricains. Ils connaissaient les réseaux hydrauliques et lacs souterrains qui étaient accessibles par les grottes. Teotihuacan a eu aussi des sources, bien qu’asséchées aujourd'hui.

Joyce explique que les anciens mésoaméricains pouvaient produire du mercure liquide en chauffant le minerai de mercure, qu'on appelle cinabre, et qu'ils utilisaient aussi comme pigment rouge-sang.

Les Mayas utilisaient le cinabre pour décorer les objets en jade et les emblèmes de la royauté. Le peuple de Teotihuacan, pour lequel les archéologues ne se sont pas mis d'accord sur un nom, n'a pas laissé de restes royaux à étudier.

Ainsi, la découverte d'une tombe pourrait aider à résoudre l'énigme sur la façon dont Teotihuacan a été dirigée. La concentration d'artéfacts hors des chambres du tunnel pourrait être associée à un tombeau ou un ensemble de chambres rituelles.

Une tombe royale pourrait accréditer la théorie selon laquelle la cité, qui a prospéré entre 100 et 700 après JC, était dirigée par des dynasties comme les Mayas, avec cependant une autoglorification beaucoup moins prononcée.

Gomez espère que les fouilles des chambres seront terminées en octobre, et Headrick a ajouté que les archéologues sont entrain de considérer la cité sous de nouveaux angles. Certains essayent de déchiffrer les peintures et hiéroglyphes autour de la ville, d'autres essayent d'analyser ce qui pourrait être un système d'écriture sans verbe ni syntaxe.
De plus, il y a des milliers d'artéfacts, certains uniques et étranges, que Gomez et ses compagnons exhument de sous la pyramide.

"Tout cela reste un mystère" conclu Headrick

Relecture par Marion Juglin
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Une ancienne amulette avec un étrange palindrome découverte à Chypre

Une ancienne amulette a été découverte à Chypre; elle porte une inscription de 59 lettres qui peut se lire dans les deux sens.

Credit: Photo by Marcin Iwan, artifact from the excavations of Jagiellonian University in Krakow at Paphos Agora

Les archéologues ont découvert cette amulette, vieille d'environ 1500 ans, dans l'ancienne cité de Nea Paphos dans le sud-ouest de Chypre.

Un côté de l'amulette porte plusieurs images, dont une momie (qui semble représenter le dieu Egyptien Osiris) allongée sur un bateau et l'image d'Harpocrate, le dieu enfant, assis sur un tabouret et la main droite devant ses lèvres.

Curieusement, l'amulette montre aussi une créature mythique à tête de chien, un cynocéphale, tenant une patte devant ses lèvres, comme s'il mimait le geste d'Harpocrate.

Sur l'autre côté de l'amulette, il y a une inscription écrite en grec. Elle se lit dans les deux sens, ce qui en fait un palindrome:

ΙΑΕW 
ΒΑΦΡΕΝΕΜ 
ΟΥΝΟΘΙΛΑΡΙ 
ΚΝΙΦΙΑΕΥΕ 
ΑΙΦΙΝΚΙΡΑΛ 
ΙΘΟΝΥΟΜΕ 
ΝΕΡΦΑΒW 
ΕΑΙ 


Cela se traduit ainsi: "Iahweh (un dieu) est le porteur du nom secret, le lion de Ré en sécurité dans son sanctuaire".

Ce n'est pas la première fois que les chercheurs trouvent des palindromes dans les textes antiques.

Joachim Sliwa, professeur à l'Institut d'Archéologie à l'Université Jagiellonian à Cracovie en Pologne, a publié récemment un article dans la revue Studies in Ancient Art and Civilization.  
Sliwa fait remarquer que le scribe a fait deux petites erreurs en écrivant deux fois la lettre "ρ" au lieu de "v".

L'amulette a été découverte en été 2011 par les archéologues du projet Paphos Agora. Dirigée par le professeur Ewdoksia Papuci-Wladyka de l'Université Jagiellonian, l'équipe fouillait une ancienne agora (les agoras servaient de lieux de rassemblement dans le monde antique) à Nea Paphos lorsqu'elle a mis au jour cette amulette.
Les amulettes comme celle-ci étaient faites pour protéger leur porteur des dangers et préjudices.


Chrétiens et païens 

Au cours des 5ème et 6ème siècles, Chypre faisait partie de l'Empire Romain d'Orient. L'Empire Romain s'est scindé en deux au cours du 4ème siècle, et Chypre est tombée sous contrôle oriental.

Lorsque l'Empire Romain Occidental s'est effondré au cours du 5ème siècle, l'Empire Romain Oriental a continué de prospérer et est devenu ce que l'on appelle parfois l'Empire Byzantin.

Pendant le 5ème siècle, le Christianisme était la religion officielle de l'Empire Romain d'Orient, et, alors que le temps passait, les pratiques traditionnelles polythéistes (surnommées païennes) ont subi de strictes restrictions et interdictions. Cependant, certaines personnes continuaient de pratiquer les anciennes croyances, adorant les dieux traditionnels.

Cette amulette montre à l'évidence que les pratiques traditionnelles polythéistes ont persisté à Chypre sur une longue période de temps.

Papuci-Wladyka rapporte qu'une structure, appelée Villa de Thésée, a une mosaïque avec des éléments païens qui a probablement été réparée au 7ème siècle après JC. "Il semble plutôt que les religions chrétiennes et païennes ont coexisté à Paphos à l'époque où l'amulette était utilisée" suppose Papuci-Wladyka.

Credit: Photo by Marcin Iwan, artifact from the excavations of Jagiellonian University in Krakow at Paphos Agora

Une iconographie étrange.

Malgré cette coexistence, l'amulette comporte plusieurs caractéristiques qui suggèrent que son créateur ne comprenait pas totalement les personnages mythologiques dépeints. "Il faut dire que la représentation est assez inexpérimentée et schématique. C'est basé iconographiquement sur des sources égyptiennes, mais ces sources n'ont pas été entièrement comprises par le créateur de l'amulette" explique Sliwa.

Ainsi, plutôt que d'être assis sur un tabouret, Harpocrate devrait être assis sur une fleur de lotus. De plus, le cynocéphale ne devrait pas imiter Harpocrate. Dans "la version classique, le cynocéphale fait face à Harpocrate avec les pattes levées en adoration" écrit Sliwa,"nous n'avons pas trouvé de justification pour le geste du cynocéphale, levant sa patte droite devant ses lèvres d'une manière similaire à Harpocrate".

Encore plus étrange, le fait que Harpocrates et le cynocéphale aient des lignes croisées sur leur corps, ce qui suggèrent que l'artiste pensait que ces personnages devaient être momifiés comme Osiris....

Relecture par Marion Juglin
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4.22.2015

Des fouilles redéfinissent l'origine du Zoroastrisme en Chine


Le Zoroastrisme était la religion d'état de l'ancien Empire Perse. Son fondateur, Zoroastre ou Zarathoustra, serait né dans ce qui est aujourd'hui le Nord-est de l'Iran ou Sud-ouest de l'Afghanistan.

Photo: chinanews.com

Une étude faite en 2004, par les associations Zoroastriennes d'Amérique du Nord, estimait le nombre de croyants dans le monde entre 124.000 et 190.000.

Aujourd'hui, des archéologues ont découvert dans le Nord-ouest de la Chine, dans la région autonome ouïghour du Xinjiang, des tombes Zoroastriennes datant de plus de 2500 ans. Cela a conduit à alimenter la controverse sur les origines de cette religion.

Sur le Plateau du Pamir peu peuplé, en Chine, les anciens habitants avaient vécu, lutté et créé une civilisation. Ces tombes massives, en cours de fouille, sont les plus anciennes traces au monde du Zoroastrianisme. Le Zoroastrianisme existait avant l'apogée de l'Empire Perse qui l'adopta plus tard comme religion d'état.

Le feu et le soleil ont une place centrale dans cette religion, et leurs signes se retrouvent partout dans les tombes.
Un brasier en bois typique a été découvert dans les tombes. Les Zoroastriens enterraient un brasier brûlant avec le défunt pour montrer leur adoration du feu. Ce culte est unique au Zoroastrianisme.

Photo: chinanews.com

Ces fouilles offrent la possibilité de faire un saut dans la vie qui avait lieu ici il y a 25 siècles. "Cette pièce en grès polie trouvée dans les tombes est un crayon à sourcil utilisé par les femmes ordinaires. Cela ne montre pas que la sophistication de l'artisanat, mais révèle aussi la recherche de la beauté des ancêtres, de la créativité et d'une vie meilleure. Il ne s'agissait pas juste de la survie."

Il s'agit de la plus grande opération de fouilles concernant des tombes Zoroastriennes dans le Xinjiang.

Certains archéologues estiment que ces fouilles prouvent que cette religion est originaire du Plateau de Pamir. Jusqu'à ce jour, ils continuaient de débattre sur l'origine de cette religion.

"Bien sûr, il reste la possibilité que des ruines ne soient pas encore découvertes quelque part dans le monde. Mais, actuellement, il est logique de conclure que l'origine de cette religion se situe ici en Chine et non pas en Perse" rapporte Wu Xinhua, directeur de l'Institut Archéologique du Xinjiang.

Relecture par Marion Juglin
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4.18.2015

Un couteau rarissime de l'âge du bronze découvert au Danemark

Un couteau avec une lame en silex et un manche en bois a été trouvé au cours d'une fouille archéologique à Rødb, dans le sud de l'île de Seeland.

C'est la première fois qu'un tel couteau est trouvé au Danemark, et il remonte au moins à 3000 ans.

Le couteau rarissime trouvé à Rødby (Photo: Lolland-Falster Museum)

Bien que des couteaux en silex de l'âge de pierre soient régulièrement mis au jour, un couteau avec un manche en bois, une amélioration qui n'est apparue qu'à l'âge du bronze, n'est jamais arrivé jusqu'ici.

"Une dague de ce type n'a jamais été trouvée auparavant au Danemark" a ajouté Anders Rosendahl, archéologue au Musée Lolland-Falster.

Lorsque les gens sont passés du silex à des outils en bronze, souvent l'approvisionnement en bronze n'était pas suffisant pour cette nouvelle demande en métal. Aussi les artisans faisaient parfois des couteaux mêlant nouveau design et anciens matériaux, comme ce couteau de l'âge du bronze avec une lame en silex.


Ce que l'on apprend sur ses origines.

Les possesseurs de couteaux en possédaient un jusqu'à leur mort, d'ailleurs l'objet était souvent enterré avec eux.

Ce spécimen, qui fait 20cm de long, a été mis au jour dans un ancien fond marin. Le couteau ira au Musée de Copenhague.

Des couteaux similaires ont été trouvés en Allemagne, et les chercheurs espèrent qu'une étude détaillée de la lame et du manche puisse apporter plus d'informations sur son origine et sur les liens entre l'Allemagne et le Danemark au cours de la période où il fut fabriqué.

Relecture par Marion Juglin
Source:
  • The Copenhagen Post: "Rare Bronze Age knife discovered in southern Zealand"

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4.14.2015

Une immense cité souterraine découverte en Turquie

En Turquie, lorsque les envahisseurs arrivaient, les Cappadociens savaient où se cacher: sous terre, dans l'un des 250 refuges souterrains qu'il savaient creusés dans la roche malléable de cendres volcaniques que l'on appelle tuf volcanique.

Les archéologues sont entrain d'explorer un immense réseau de tunnels et des pièces souterraines découverts sous un château de la période Byzantine à Nevsehir. Photo: Murat Kaya, Anadolu Agency/Getty

Récemment, un projet de construction a permis la mise au jour de la plus grande cache jamais trouvée à ce jour en Cappadoce, une région du centre de la Turquie célèbre pour ses maisons aux cheminées singulières, ses églises rupestres et ses villes souterraines que ses occupants ont façonné pendant des millénaires.

Découvert sous la colline d'une château de la période Byzantine à Nevşehir, la capitale provinciale, le site remonte au moins au début de l'époque Byzantine.

Il est encore largement inexploré, mais des études préliminaires suggèrent que sa taille et ses caractéristiques rivalisent avec Derinkuyu (la plus grande cité souterraine en Cappadoce qui pouvait contenir 20000 personnes).



Une découverte suite à des travaux

En 2013, des ouvriers démolissant des habitats modestes entourant le château découvrent des entrées menant à un réseau de pièces et de tunnels. La ville stoppe alors le projet de construction et appelle des archéologues et géophysiciens qui commencent leurs investigations.

Une trace écrite, vieille de 300 ans, entre le gouvernement local et les fonctionnaires Ottoman a servi de piste pour savoir ou commencer. "Nous avons trouvé des documents mentionnant qu'il y avait près de 30 tunnels à eau dans cette région" rapporte le maire de Nevsehir.

En 2014, ces tunnels conduisent les scientifiques à la découverte de plusieurs niveaux d'espaces de vie avec des cuisines, des caves, des chapelles, des escaliers et des bezirhanes (des presses de lin produisant de l'huile pour les lampes éclairant la ville souterraine).


Des artéfacts, comprenant des meules, des croix de pierre et des céramiques, indiquent que la cité était utilisée depuis la période Byzantine jusqu'à la conquête Ottomane.

Comme Derinkuyu, le site se révèle être un grand complexe autonome avec des puits d'aération et des canaux pour l'eau.

Lorsque le danger apparaissait, les Cappadociens se retiraient sous terre, bloquaient les accès aux tunnels avec des portes en pierre et s'enfermaient avec du bétail et des provisions jusqu'à ce que la menace soit passée.


Quelle est la taille du site ?

Les géophysiciens de l'Université de Nevsehir ont mené une étude sur une zone de 4km en utilisant la résistivité géophysique et la tomographie sismique.

D'après les 33 mesures prises indépendamment, ils estiment que le site fait près de 460,000 m². Ces études suggèrent que les couloirs souterrains vont jusqu'à 113 mètres de profondeur. Si cela s'avère être exact, la ville pourrait être plus grand d'un tiers que Derinkuyu.

Vous trouverez ici une première vidéo:

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4.13.2015

Corée: une femme enterrée avec un homme sacrifié

Enterrer les morts avec un sacrifice humain était une pratique courante dans l'ancienne Corée. Mais, dans un cas particulier, des archéologues coréens ont découvert une tombe du 5ème au 6ème siècle (Dynastie Silla - 57 avant JC à 935 après JC) dans laquelle une jeune femme et un homme étaient enterrés ensemble.

Photo: Cultural Heritage Administration

Les experts sont presque certains que la tombe était destinée à la femme après sa mort. L'homme aurait été tué pour être enterré avec elle.

La Fondation du Patrimoine Culturel Silla a annoncé qu'une exploration archéologique qui a commencé en Décembre 2014 a mis au jour une tombe datant de la fin du 5ème ou début du 6ème siècle.

Le tombeau, fait de terre et de pierre, est situé dans Hwangnam-dong à Gyeongju, dans le nord du Gyeongsang, qui fut la capitale Silla pendant presque 1000 ans.

 Dans la chambre principale où étaient enterrés les défunts, les restes d'une femme et d'un homme ont été trouvés. Tous les deux devaient avoir la vingtaine ou trentaine à leur mort.

Les chercheurs pensent que la tombe était destiné à la femme car son corps était sur le dos face au ciel et elle portait une boucle d'oreille en or finement décorée.

L'homme reposait près d'elle et certains de ces os étaient en fait sur elle. Il a probablement était le sacrifié humain.

Dans une pièce séparée du tombeau, les archéologues ont trouvé une épée, un harnais et une poterie.
D'après ces découvertes et les données historiques de la Dynastie Silla, la fondation estime que la femme était probablement de la noblesse, montait à cheval et utilisait des armes.

Boucles d'oreille Silla. Provided by Cultural Heritage Administration

Sous la Dynastie Silla, qui a eu une reine au pouvoir à un moment donné de son histoire, les femmes étaient relativement puissantes. L'homme enseveli n'avait pas d'accessoires lui appartenant, contrairement à la femme: un indice de plus faisant pencher vers le sacrifice humain.

La découverte d'un sacrifié masculin est rare mais pas unique; La plupart des sacrifices humain découverts dans les tombes coréennes étaient des femmes et des enfants. "Ce n'est pas le premier cas où un homme sacrifié est enterré dans la tombe d'une femme," rapporte Kim Kwon, chercheur de la fondation, "Cependant, les sacrifiés masculins étaient souvent enterrés dans la pièce avec les artéfacts, comme gardien, si l'on peut dire, pour la défunte".

Kim fait aussi remarquer que l'homme était placé très près de la femme de haute lignée. D'après les dents découvertes, leur tête était l'une à coté de l'autre. Cela est unique, selon lui, sachant que les sacrifiés humains enterrés dans la même chambre que le défunt sont en général trouvés à leurs pieds.

Certains historiens pensent qu'il n'est pas impossible que l'homme et la femme aient été disposés de façon à mettre en scène un couple faisant l'amour. Des os de la jambe de l'homme ont été trouvés sur ceux de la femme.

En plus de ses superbes couronnes en or, la culture Silla est connue pour leurs poupées d'argile explicites, symbolisant souvent leur souhait de fertilité et de prospérité: un homme et une femme ayant des rapports sexuels, un homme avec un pénis très long, une femme avec de gros seins...

Cependant, les chercheurs de la fondation pensent plutôt que l'homme n'était pas au-dessus de la femme. Une théorie possible serait que l'homme ait été placé sur un cadre en bois au-dessus d'elle, cadre qui aurait pourri avec le temps.

L'exploration archéologique de la tombe et de ses environs va continuer jusqu'à la fin Avril 2015.

Les spécialistes font remarquer que les tombes du début de la Dynastie Silla sont rares. 24 tombes ont été trouvées jusqu'ici dans la région.

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